BNP Paribas annonce mercredi un bénéfice net estimé en recul de 21% pour le premier trimestre. Le résultat net est néanmoins nettement supérieur aux attentes malgré un impact plus important que prévu de la crise des marchés du crédit.

Le résultat net, part du groupe, ressort donc à 1,981 milliard d'euros contre 1,675 milliard anticipé en moyenne par les analystes interrogés par l'agence Reuters. Comme pour sa rivale la Société Générale qui a publié ses comptes mardi, le résultat intègre un volume de plus-values diverses de 555 millions d'euros proches du niveau du premier trimestre 2007, ce qui n'était pas attendu. La mauvaise surprise vient de l'impact de la crise des marchés du crédit: la crise des "subprime" a couté au premier trimestre 729 millions d'euros, dont 543 millions de dépréciations et pertes sur actifs - soit plus que les 240 millions prévu en moyenne par les analystes - et 186 millions de provisions spécifiques.

Le résultat brut d'exploitation accuse un repli de 23,1%, à 2,79 milliards d'euros, soit moins que les 2,891 milliards escompté par le consensus. Les revenus sont en recul de 10% sur un an, à 7,395 milliards alors que les analystes attendaient plutôt 7,484 milliards d'euros. L'évolution des coûts (+0,4%) est en revanche en ligne avec les attentes. La charge du risque (546 millions) est aussi ressortie au niveau des anticipations.

Sans surprise, la baisse des revenus est à mettre au compte de la banque de financement et d'investissement. Le produit net bancaire du pôle a atteint 1,311 milliard, contre 1,716 milliard attendu et 2,377 milliards un an plus tôt.

La banque de détail en France, la banque italienne BNL et le pôle IRS (International retail services, qui comprend les réseaux émergents, BancWest et le crédit à la consommation), qui représentent 60% des revenus du groupe, ont clairement tiré les résultats vers le haut.

Dans un communiqué, BNP Paribas rappelle que ce trimestre a été "marqué par une crise des marchés d'une rare violence" et se compte parmi les "grandes banques qui résistent le mieux à la crise financière". Son directeur général, Baudouin Prot, avait averti début avril que la banque ne parviendrait sans doute pas à rééditer les résultats de 2007. "Pendant la majeure partie du mois de mars, nous avons vu la crise empirer, avec une volatilité sans précédent qui s'est étendue à de nouvelles classes d'actifs", avait-il expliqué, ajoutant que cela avait créé "un environnement de marché très défavorable".