"Si les circonstances sont bonnes, cela arrivera. Sinon cela n'arrivera pas". Voici les paroles tenues par Steve Ballmer, le PDG de Microsoft dans une interview au quotidien Wall Street Journal (WSJ) de ce vendredi à propos du rachat de Yahoo! dont l'offre a expiré le 25 avril dernier.

Alors que toutes les attentions se portent sur la suite que Microsoft va donner à ce dossier, Steve Ballmer, sans se prononcer sur la décision de son groupe, a expliqué que si l'acquisition de Yahoo était bien sûr bénéfique, il restait néanmoins confiant sur les options de son groupe en cas de renoncement. Il reconnaît toutefois que Microsoft avait une technologie forte mais pas "l'échelle" qu'il lui faut en termes de clients et d'annonceurs.

En tout cas, Steve Ballmer est déterminé à ne pas payer "un centime de plus" que la valeur de Yahoo! Une fermeté qu'il aurait manifesté, selon le quotidien, lors d'une réunion avec ses employés dans la journée de jeudi. Toutefois, le même journal indique ce vendredi que Microsoft est sur le point de lancer une offre hostile sur Yahoo! pour ne pas perdre du temps ni laisser le loisir à sa cible de bien préparer sa défense, notamment via une alliance approfondie dans la publicité sur internet avec son rival Google.

Mercredi, le Wall Street Journal laissait entendre que Microsoft sortirait du bois en faisant part de sa décision; à savoir, être plus agressif avec une OPA hostile ou pas. Microsoft avait réuni mercredi son conseil d'administration pour faire le point sur le dossier. Mais il semblerait, toujours d'après le Wall Street Journal, que le conseil soit indécis quant à la stratégie à adopter pour acquérir le portail Yahoo!. Le journal rapportait dans son édition de jeudi que trois hypothèses sont toujours dans les tuyaux: laisser tomber (possibilité à laquelle songerait, d'après le WSJ, le PDG, Steve Ballmer), lancer une offre hostile, ou bien améliorer l'offre actuelle et nos confrères croient savoir que cette dernière option les titille davantage.

Fixée initialement à 31 dollars par action (l'offre date du 1er février) mais retombée à 29 dollars à cause de la baisse du cours, Microsoft pourrait proposer 33 dollars; sachant que les actionnaires principaux de Yahoo! plaident plutôt en faveur d'une offre comprise entre 35 et 37 dollars. Cette option, serait, toujours selon le quotidien américain, défendue par certains dirigeants du groupe informatique.

Quant à Yahoo!, il poursuit sa résistance. Il serait toujours en négociations avec le groupe Time Warner pour une éventuelle fusion avec sa filiale internet AOL. En échange, le groupe de médias obtiendrait 20% du nouvel ensemble. Selon des sources proches du dossier citées par le WSJ, la réussite du partenariat commercial avec Google testé ces derniers jours a été un élément-clé pour pousser Yahoo! à résister à l'offre de Microsoft, et un partenariat plus large pourrait être annoncé cette semaine. Mais une telle alliance pourrait être bloquée par les régulateurs, étant donné la part de marché dominante des deux groupes dans les recherches sur internet.

Jeudi soir à Wall Street, l'action Microsoft clôturait en hausse de 3,09% à 29,40 dollars; le titre Yahoo! pour sa part, finissait en repli de 2,17% à 26,80 dollars.