Une semaine marquée par les résultats des grandes banques françaises

A la une de l'actualité cette semaine, les conséquences de la crise financière pour les grandes banques françaises. Les bonnes nouvelles en matière de croissance, la grève de la fonction publique, le "couac" gouvernemental sur les OGM et deux grosses opérations financières aux Etats-Unis ont également nourri l'actualité.

Si le choc subi par les banques en France est moins violent que celui constaté en Grande-Bretagne, Suisse, Allemagne ou Etats-Unis, il n'en est pas pour autant sans conséquence.

LES BANQUES FRANCAISES CONFRONTEES AUX CONSEQUENCES DE LA CRISE FINANCIERE

Les banques françaises ont, certes, toutes publié des résultats positifs au premier trimestre, contrairement à leur homologues. Mais les risques pris par certains établissements les obligent à revoir leur modèle d'activité. Notamment pour les banques mutualistes qui ont payé le plus lourd tribut à la crise des "subprime". Le mauvais élève de la classe est sans conteste le Crédit Agricole.

La banque verte a publié un bénéfice trimestriel divisé par trois, à 892 millions d'euros. Et ce grâce encore à d'importantes plus-values exceptionnelles. Pour se remettre à flot, elle va devoir procéder à une augmentation de capital de près de 6 milliards. Sans compter le plan de rigueur en cours avec la cession prévue de 5 milliards d'actifs et le gel des acquisitions. Un choc qui s'est traduit par le départ du patron de Calyon, la banque de financement et d'investissement, neuf mois après sa nomination.

Chez Natixis, le bénéfice a fondu de 89% mais à la surprise générale il est resté en territoire positif. Pas de quoi pavoiser pour la filiale des Banques populaires et des Caisses d'Epargne qui n'échappera pas à la rigueur. Natixis va lancer un plan de réduction des charges dont l'objectif est de contracter les coûts fixes de 10%.

Du côté des banques commerciales, la Société Générale ne pourra pas faire l'économie d'une révision de ses activités. Son nouveau patron Frédéric Oudéa, qui a remplacé Daniel Bouton après le scandale autour du trader Jerôme Kerviel, ne l'entend pourtant pas de cet oreille. Dans une interview à La Tribune, il a indiqué clairement qu"il n'entend "pas changer radicalement son modèle" de banque universelle et envisage même des acquisitions à l'étranger. Quant à BNP Paribas, elle fait figure d'exception avec des bénéfices de près de 2 milliards d'euros, très proches du record enregistré par Santander (2,2 milliards).

BONNES SURPRISES SUR LA CROISSANCE EN FRANCE ET EN ALLEMAGNE

Bouffée d'oxygène pour le gouvernement Fillon. La croissance française s'est révélée nettement plus dynamique que prévu en début d'année, le PIB ayant progressé de 0,6% au premier trimestre, soutenu par l'investissement et les exportations. L'acquis de croissance s'établit ainsi à 1,4% fin mars. Par ailleurs, la croissance 2007 a été révisée à la hausse de 1,9% à 2,1%. Des chiffres qui ont surpris les observateurs, comme ceux enregistrés outre-Rhin (1,5% de croissance au premier trimestre) ou pour l'ensemble de la zone euro (0,7%). Reste à savoir si cette croissance sera durable, d'autant que les craintes perdurent sur l'inflation. Même si Eurostat a fait état jeudi d'une inflation pour avril de 3,3% en zone euro, soit en recul par rapport au niveau de mars (3,6%), "il y a des facteurs extérieurs susceptibles de pousser vers le haut l'inflation dans la zone euro, qui est déjà à des niveaux élevés", a mis en garde Joaquin Almunia, commissaire européen aux Affaires monétaires, qui a rappelé que l'objectif d'inflation de la Banque centrale européenne (BCE) reste à 2% au maximum. "La stabilité des prix est une condition nécessaire à une croissance économique durable, à la création d'emplois et à la cohésion sociale", a renchéri vendredi Jean-Claude Trichet, président de la BCE.

GREVE DE LA FONCTION PUBLIQUE, SERVICE MINIMUM DE GARDE ANNONCE A L'EDUCATION NATIONALE

Autre temps fort de la semaine, la grève des fonctionnaires qui s'est déroulée jeudi, et qui a été particulièrement bien suivie dans l'Education nationale. Entre 200.000 et 300.000 personnes ont manifesté dans toute la France pour protester contre les suppressions de postes, 22.900 au total cette année, dont 11.200 seulement parmi les enseignants, tandis que 35.000 sont prévues l'an prochain. Malgré les tentatives de mise en place du service minimum d'accueil, beaucoup d'écoles étaient fermées jeudi. Satisfaits du succès du mouvement, les syndicats de fonctionnaires n'ont pas eu le temps d'apprécier leur victoire. D'une part le gouvernement maintient sa volonté de réduire les effectifs. D'autre part le chef de l'Etat a annoncé en fin de journée jeudi qu'un projet de loi instituant un service minimum à l'école et imposant aux enseignants grévistes de se déclarer 48 heures à l'avance serait soumis au parlement avant l'été.

LE GOUVERNEMENT CHERCHE A RATTRAPER LE "COUAC" SUR LES OGM

Après le "couac" intervenu mardi 13 mai à l'Assemblée, quand la gauche a réussi à écarter le projet de loi sur les OGM grâce à une motion de procédure habilement présentée, le gouvernement a immédiatement réagi en saisissant la Commission mixte paritaire dès le lendemain et en faisant adopter le texte initial. Qualifié de "meilleur compromis possible entre la nécessité de poursuivre la recherche sur les OGM et les précautions indispensables qui doivent accompagner l'exploitation des OGM" par le gouvernement, ce texte garantit la liberté de consommer et de produire "avec ou sans OGM" mais ne définit pas ce qu'est une culture "sans OGM". Ce qui cristallise les critiques des anti-OGM, des écologistes et de la gauche.

EDS ET CLEAR CHANNEL, DEUX GRANDES ACQUISITIONS AUX ETATS-UNIS

Deux opérations majeures sont intervenues cette semaine outre-Atlantique, qui pourraient marquer la fin d'une longue période de disette dans les fusions-acquisitions, en raison de la crise financière des "subprime" qui paralyse les marchés depuis neuf mois. Hewlett-Packard (HP) a ainsi jeté son dévolu sur son compatriote EDS. Une opération de 14 milliards de dollars qui lui permet de doubler de taille dans services informatiques pour se rapprocher du leader mondial du secteur IBM. Il s'agit de la plus grosse acquisition réalisée par Hewlett-Packard depuis son rachat de Compaq pour 20 milliards de dollars en 2002, qui a depuis été considéré comme un semi-échec. HP avait déjà essayé de grandir dans les services informatiques en essayant en vain en 2000 de racheter la branche consulting de PricewaterhouseCoopers pour 17 à 18 milliards de dollars. C'est finalement IBM qui l'a rachetée deux ans plus tard, pour seulement 3,5 milliards. L'autre grand deal de la semaine est à mettre sur le compte de Clear Channel. Il aura fallu dix-huit mois de négociation entre les fonds d'investissements pour les acheteurs et les banques en charge du financement pour mener à bien l'opération. Au total, l'acquisition ne valorise plus Clear Channel que 17,9 milliards de dollars, contre 19,5 milliards initialement.

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