Airbus écrase la concurrence à Farnborough

Le salon de Farnborough touche à sa fin. Malgré les turbulences du secteur aérien, les commandes ont été supérieures aux attentes. Airbus et Boeing s'en sont très bien sorti. Le constructeur européen garde toujours une longueur d'avance sur l'américain avec 256 commandes contre 205.

A Farnborough, l'un des plus grands salons de l'aviation, les commandes ont largement dépassé les attentes. Airbus, filiale du groupe européen EADS se vante même d'avoir réalisé son "deuxième meilleur" salon de son histoire. Au total, le constructeur européen a récolté 256 commandes (247 fermes et 9 engagements d'achat), pour un montant de 40,5 milliards de dollars.

Le groupe a ainsi largement battu l'américain Boeing qui s'est contenté de 205 commandes (201 fermes et 4 engagements d'achat) pour une valeur de 25 milliards. D'autant plus que ce résultat comprend 12 milliards déjà inscrits dans le bilan commercial du groupe, mais dont les noms des clients n'avaient pas encore été dévoilés. Résultat, Airbus totalise depuis le début de l'année 734 prises d'ordres, Boeing 674. Le premier vise 850 ventes sur l'ensemble de l'année tandis que le second ne donne pas de chiffres tout en estimant qu'il sera inférieur à 1.000.

Ces prévisions supposent un sérieux ralentissement des commandes au second semestre. Cela n'a rien d'illogique, au regard du niveau très élevé des commandes actuelles. Les deux avionneurs ont donc cherché à rassurer sur leurs perspectives.

Airbus a ainsi déclaré que malgré le ralentissement à venir, la tendance à long terme resterait positive. Boeing a, lui, fait état d'une demande toujours forte pour 2008. Un optimisme non partagé par les experts. Pour eux, les avionneurs "ne se montrent pas assez inquiets", notamment sur l'impact des difficultés des compagnies américaines.

Le fait incontournable de la semaine a été la confirmation de la montée en puissance des compagnies aériennes du Golfe. Celles-ci ont joué les faiseurs de roi au salon, en annonçant plusieurs contrats géants. Etihad, la compagnie des Emirats Arabes Unis, a ainsi commandé 205 appareils, pour une valeur estimée à 43 milliards de dollars. DAE Capital, un loueur d'avions récemment établi à Dubaï, a signé un chèque évalué à 12,6 milliards de dollars pour l'achat de 100 Airbus, et FlyDubaï, la future compagnie à bas prix de l'Emirat, a quant à elle raflé 54 Boeing pour 4 milliards de dollars.

Les autres commandes significatives ont pratiquement toutes émané de pays émergents, comme la Corée du Sud, la Russie, ou la Chine. Boeing a d'ailleurs prédit ce mois-ci que le marché chinois serait dans vingt ans plus gros que le marché américain actuel.

Les groupes du secteur aérien ont profité de cette tribune de rêve (quelque 1.500 journalistes accrédités, selon les organisateurs) pour vanter leurs efforts en matière d'environnement. Parmi eux, le canadien Bombardier, qui a lancé en grande pompe son C-Series, un court à moyen-courrier moins gourmand en carburant. Comme l'a expliqué le patron de l'Association internationale du transport aérien, Giovanni Bisignani, la réduction de la consommation de kérosène est devenue une "question de survie" pour les compagnies aériennes, étranglées par la spirale des prix du pétrole.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.