Selon Claude Bébéar, l'UIMM a trop de pouvoir

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a demandé à nouveau hier sur France 3 à l'UIMM de remettre ses mandats. Dans un entretien au Parisien, Claude Bébéar, président d'honneur d'Axa, estime qu'il "faut repenser toute l'organisation du Medef".

Le bras de fer entre le Medef et l'UIMM révèle au grand jour une lutte de pouvoir au sein du patronat, le mouvement de Laurence Parisot voulant manifestement mettre sous contrôle la puissante fédération de la métallurgie, qui défend farouchement son indépendance et son influence.

Le ton monte entre les deux organisations. Après un entretien expéditif mardi au siège du Medef avec Frédéric Saint-Geours, patron de la fédération de la métallurgie, Laurence Parisot a fait savoir, dans une réaction lapidaire, qu'il "n'avait pas été satisfaisant".

Hier sur France 3, Laurence Parisot a de nouveau demandé à l'UIMM "une remise à plat de ses mandats". "Aujourd'hui, on ne peut pas considérer qu'une seule fédération représente l'intérêt général de toutes les entreprises françaises", a-t-elle estimé. "Il faut accepter la diversité dans la détention des mandats", a-t-elle insisté.

Très agacée par l'attitude de Laurence Parisot, l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) n'est pas prête à transiger."Le bureau et son président ont été clairs. Ils entendent conserver l'ensemble des mandats de l'institution", a affirmé un porte-parole.

Dans un entretien au Parisien publié mercredi, le président d'honneur d'Axa, Claude Bébéar, estime qu'il "faut repenser aujourd'hui toute l'organisation du Medef et la recomposer en fonction de l'évolution économique française". "Il est certes normal que l'UIMM continue de jouer un rôle important au sein du Medef, mais il doit être proportionnel à son importance dans l'économie. Aujourd'hui ce rôle est clairement disproportionné", tranche-t-il.

Claude Bébéar se dit aussi "scandalisé" par le montant de l'indemnité de départ de Denis Gautier-Sauvagnac. "Que quelqu'un ayant quinze ans d'ancienneté perçoive cinq années de salaire est tout simplement inacceptable. C'est quelque chose qui nuit terriblement à l'image du patronat dans l'opinion publique". S'il "a commis une faute à titre personnel, alors l'UIMM n'a pas à lui verser d'indemnité", affirme Claude Bébéar, qui est aussi président de l'Institut Montaigne.

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