Les agriculteurs européens sont de plus en plus intéressés par l'acquisition en France de vastes propriétés agricoles d'au moins 300 hectares, notamment céréalières, moins chers que dans leurs pays, estime Agrifrance, dans son étude annuelle sur le marché du foncier rural publiée ce mardi. Cet engouement concerne principalement les Danois, les Belges, les Allemands et les Italiens.

Outre l'envolée sur les marchés mondiaux des prix des céréales, cet intérêt croissant s'explique par la différence des tarifs pratiqués : entre 5.000 et 7.000 euros l'hectare en France pour une propriété céréalière contre 30.000 euros l'hectare au Danemark. "Pour une propriété d'environ 500 hectares actuellement en vente dans le centre de la France, sur dix contacts, nous en avons la moitié qui sont des investisseurs étrangers", souligne Olivier de la Selle, ancien responsable d'AgriFrance.

Après plusieurs années de marasme, les propriétés viticoles ont vu leurs prix augmenter à nouveau en 2007. Les investisseurs doivent prévoir en moyenne 55.000 euros/ha dans le bordelais, 35.000 euros/ha dans les Côtes du Rhône, 30.000 euros/ha en Côtes de Provence mais seulement 10.000 euros/ha en Languedoc.

Mais les prix peuvent monter à 1 million d'euros/ha pour un grand cru en Champagne, 1,5 million pour un Pomerol, voire 5 millions et plus pour un grand cru en Bourgogne. Les investisseurs asiatiques, notamment chinois, japonais et indiens, montrent le plus d'interêt pour investir dans le plus important et le plus réputé vignoble au monde, selon Agrifrance.