Les armées vont maigrir au rythme de 6.000 postes supprimés par an

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a confirmé quelque 6.000 suppressions de postes annuelles pendant six à sept ans dans les armées. Le dispositif militaire devrait être resserré autour de 90 bases. Les implantations supprimées seront annoncées en juin.

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a confirmé ce mardi 6.000 suppressions de postes annuelles pendant six à sept ans dans les armées, en s'exprimant à huis clos devant quelque 600 officiers et civils de son ministère, à l'Ecole militaire, à Paris. Selon l'AFP (Agence France Presse), qui a pu contacter certains participants à cette réunion, ces suppressions de postes, civils et militaires, découlent de l'objectif du gouvernement de ne pas remplacer un fonctionnaire partant à la retraite sur deux.

Déjà, des fuites dans la presse, ces derniers jours, faisaient état de la suppression d'une trentaine de garnisons et de plus d'une dizaine de régiments, celle de 35.000 emplois de soldats ou de 16.800 emplois civils. Les effectifs de la Défense s'élèvent aujourd'hui à quelque 426.000 militaires et civils.

Hervé Morin a par ailleurs indiqué qu'il annoncerait en juin le nombre et la localisation précise des implantations, bases ou régiments qui seront supprimés ou restructurés. Ces décisions, a-t-il souligné, dépendront des conclusions du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dont la version définitive, arbitrée par le président de la république, est désormais attendue en juin.

Les suppressions d'unités, a précisé le ministre, ne seront pas mises en oeuvre avant l'été 2009 et seront accompagnées de diverses mesures sociales. De la même manière, les externalisations de services (entretien, alimentation, immobilier...) n'interviendront pas avant la deuxième moitié de la prochaine Loi de programmation militaire 2009-2013.

Hervé Morin a également confirmé la création de quelque 90 "bases de défense". Employant 2.800 personnes en moyenne, elles réuniront les fonctions administratives et de soutien de plusieurs unités sur un rayon maximum d'une trentaine de kilomètres.

Du côté des personnels civils de la défense, l'inquiétude est vive. Leurs syndicats ont adressé au ministre un "avertissement solennel", dénonçant une "politique destructrice d'emplois". "Vous vous préparez à laisser votre nom dans l'histoire comme celui qui aura démantelé le ministère de la Défense, sachez que nous n'entendons pas vous laisser faire sans réagir", ont-ils averti, selon le texte rendu public de leur déclaration.

Démission des deux parlementaires socialistes de la commission du Livre blanc
Patricia Adam, député PS de Brest, et Didier Boulaud, sénateur-maire PS de Nevers, ont annoncé leur démission de la commission du Livre blanc sur la défense ce mardi, le jour même où l'Assemblée nationale débattait d'une motion de censure présentée par le PS pour dénoncer la "rupture atlantiste" de Nicolas Sarkozy. "En sept mois de travaux, nous avons constaté que cette commission ne servait que de chambre d'enregistrement des décisions du président", ont-ils dénoncé dans un communiqué commun. Les deux parlementaires citent "le retour dans le commandement intégré de l'Otan" et "l'envoi de renforts en Afghanistan". Mais ils évoquent aussi "la création d'une base navale française permanente à Abou Dhabi", "la réforme des services de renseignement", "le rattachement de la gendarmerie au ministère de l'Intérieur" et "la modification des implantations territoriales des unités sans concertation avec les élus et les personnels".

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