Etats-Unis : les prix sont stables en février mais le moral des ménages se dégrade

L'indice de confiance du Michigan est tombé à 70,5 en mars, au plus bas depuis seize ans. Les prix sont restés stables alors que les analystes s'attendaient à une hausse de 0,2%. Les craintes quant à la récession restent vives.

Le moral des consommateurs américains s'est dégradé début mars pour tomber à son plus bas niveau depuis seize ans, confirmant l'imminence de la récession, montrent ce vendredi les premiers résultats de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan. Les ménages sont en outre de plus en plus préoccupés par l'inflation en raison de l'envolée des prix des carburants, ajoute-t-elle.

L'indice de confiance du Michigan est tombé à 70,5 en mars en première estimation, contre 70,8 en février. Les économistes anticipaient en moyenne un chiffre de 68/69. "Il y a un quasi-consensus parmi les consommateurs sur le fait que l'économie est désormais en récession", note dans un communiqué Richard Curtin, responsable de l'enquête.

A 4,5%, l'anticipation moyenne des personnes interrogées sur l'évolution de l'inflation à un horizon d'un an a atteint son plus haut niveau depuis la récession de 1990 si l'on exclut le mois qui a suivi le passage de l'ouragan Katrina sur le sud des Etats-Unis en 2005, précise Richard Curtin.

Pourtant, surprenant les analystes, les prix à la consommation aux Etats-Unis sont resté stables en février par rapport à janvier, indique ce vendredi 14 mars le département du Travail. La même stabilité est enregistrée pour l'indice de base mesuré hors énergie et alimentation.

Les analystes tablaient sur une hausse de 0,2% pour les deux indices. Cette hausse des prix est la plus faible enregistrée depuis août 2007, pour l'indice des prix à la consommation, et depuis novembre 2006 pour l'indice de base. En janvier, les prix à la consommation avaient augmenté de 0,4% et l'indice de base de 0,3%. Sur un an, les prix ont progressé de 4% en février et l'indice de base de 2,3%.

Cette stabilité s'explique par une hausse des prix de l'alimentation (de 0,4% après 0,7% en janvier) contrebalancée par un recul des prix de l'énergie (-0,5% après +0,7%).

Cette statistique donne un peu de baume au coeur de la Fed, confrontée à une planète finance à la dérive. La banque centrale américaine dispose ainsi d'une plus grande marge de manoeuvre pour continuer à baisser ses taux d'intérêt, afin de lutter contre la récession, sans risquer immédiatement une envolée des prix.

La Fed réunit son comité de politique monétaire le 18 mars et devrait, selon le consensus des analystes, abaisser son taux directeur d'un demi-point pour le ramener à 2,50%.

Les craintes sur le ralentissement économique restent cependant vives. Les Etats-Unis sont entrés dans une période de récession qui pourrait être la pire que le pays ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale, a estimé vendredi l'ancien président du prestigieux Bureau national de recherches économique (NBER), Martin Feldstein. "La situation est très mauvaise, la situation empire et cela risque d'être très mauvais", a-t-il dit dans un discours, lors d'une conférence à Boca Raton, en Floride.

"Il y a de grandes différences entre la situation actuelle et la Grande Dépression, mais ce pourrait être la pire récession depuis (la Seconde Guerre mondiale)", a-t-il ajouté.

Le NBER est un cercle de réflexion économique indépendant dont les études font autorité pour déterminer les renversements de cycles aux Etats-Unis.

Hausse de 0,3% des salaires
Dans un rapport distinct, le ministère du Travail a indiqué que les salaires hebdomadaires réels avaient progressé de 0,3% en février, outre-Atlantique, après une baisse de 0,5% en janvier.

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