Les autres films de la semaine

Au menu des films de la semaine: "Lust, caution", "Survivre avec les loups", "Enfin veuve", "Quatre minutes", "Smiley Face".

"Lust, caution"
Le très brillant cinéaste d'origine taïwanaise Ang Lee, installé aux Etats-Unis depuis 1978, a plus d'une corde à son arc. Après des films aussi différents mais aussi remarquables que "Tigre et dragon" (2000) et "Le Secret de Brokeback Mountain" (2006), il signe avec "Lust, caution", un film historique sur le Shanghai des années 40, un thriller érotique somptueux, tiré d'une nouvelle éponyme d'Eileen Chang (Robert Laffont). Pour son premier rôle à l'écran, la sublime et longiligne Tang Wei, ancien mannequin, finaliste du concours Miss Univers en 2004, interprète une apprentie comédienne qui fait ses premières armes dans l'espionnage. Aussi inexpérimentés qu'elle, ses camarades lui attribuent la mission de séduire et de supprimer le redoutable et séduisant Mr Yee (Tony Leung, l'acteur de Wong Kar Wai), homme marié et puissant, l'un des chefs de la collaboration avec les Japonais qui occupent une partie de la Chine. Elle noue avec lui une liaison trouble où chacun tente de manipuler l'autre, entre deux corps-à-corps amoureux torrides. La jeune fille parviendrait-elle à faire taire la passion qui naît en elle et la submerge? C'est l'enjeu de ce film au long cours (2h40) dans lequel on s'immerge sans compter.

"Survivre avec les loups"
Véra Belmont retrace l'incroyable et pourtant très vrai périple de la petite Misha à travers toute l'Europe pendant la seconde guerre mondiale, d'après le récit autobiographique de Misha Defonseca. En 1943, la petite fille juive de Bruxelles voit ses parents déportés par les nazis et se lance à leur recherche. Elle ne sait qu'une chose, ils sont à l'Est. Munie d'une boussole offerte par un juste qui l'a un moment recueillie (Guy Bedos), elle part seule à pied et traverse successivement l'Allemagne, puis la Pologne avant de rebrousser chemin en Ukraine, informée par les partisans russes que Bruxelles a été entretemps libérée. Dotée d'un étonnant instinct de survie, la petite fille de 8 ans brave le froid et la faim, chaparde sa subsistance et évite soigneusement les humains et leurs pièges cruels. Perdue en pleine forêt, elle intègre une meute de loups qui l'ont acceptée et se nourrit comme eux de viande crue. Stupéfiant!

"Enfin veuve"
Après un premier film à succès ("Je vous trouve très beau" avec Michel Blanc), Isabelle Mergault récidive dans la comédie sentimentale. Michèle Laroque en fait beaucoup (et même un peu trop) dans le rôle d'une femme mariée à un homme irascible qui entretient une liaison torride avec un célibataire endurci (Jacques Gamblin). Mais lorsque le mari disparaît dans un accident de la route, sa famille, accourue pour soutenir la veuve dans l'épreuve, la rend encore plus prisonnière que lorsqu'elle était mariée. Quelques moments très drôles ne compensent pas la lourdeur boulevardière du scénario.

"Quatre minutes"
Plus gros succès de 2007 outre-Rhin, ce film de l'Allemand Chris Kraus raconte les démêlées d'une vieille dame (Monica Bleibtreu), professeur de piano dans une prison pour femmes, avec une jeune détenue particulièrement intraitable ((Hannah Herzsprung), une criminelle violente et suicidaire. Honnie par ses codétenues et par les gardiens, la jeune fille est une pianiste prodigieuse. Elle rappelle à la prof un amour de jeunesse, pendant les persécutions nazies. Fascinée par le talent de son élève, passant outre ses provocations, elle va l'apprivoiser et la préparer au concours du conservatoire. Un film plombé par une réalisation lourdingue.

"Smiley Face"
Après le mémorable "Mysterious Skin" (2004), l'éternel anticonformiste Gregg Araki raconte une journée surréaliste dans la vie d'une jeune actrice fainéante et sans succès, portée sur la fumette (impayable). Défoncée dès le petit déjeuner, elle engloutit les gâteaux que son psychopathe de colocataire a farcis de cannabis. Réalisant qu'elle doit remplacer incontinent les pâtisseries, elle se lance dans un périple complètement halluciné et hallucinant. Le film ne vaut que pour l'actrice Anna Faris aussi déjantée que l'exige son rôle.

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