Les actionnaires d'IKB approuvent une augmentation de capital

La banque allemande en difficulté va bénéficier d'une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros. C'est le quatrième renflouement de l'établissement financier touché de plein fouet par la crise des crédits immobiliers à risque américains.

Les actionnaires de la banque allemande IKB ont approuvé un projet d'augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros censé assurer l'avenir de l'établissement semi-publique en grande difficulté. Günther Bräuning, le président du directoire d'IKB, a indiqué jeudi aux actionnaires présents lors de l'assemblée générale que l'augmentation de capital était nécessaire pour équilibrer son bilan et pour rendre à la banque sa place sur les marchés.

La banque moyenne spécialisée dans le financement des PME a déjà été renflouée à trois reprises depuis juillet dernier par son actionnaire principal, la banque publique KfW. Le coût de ce plan de sauvetage dépasse huit milliards d'euros. La KFW a par ailleurs consacré la totalité de son fonds pour risques bancaires généraux, soit 5,3 milliards d'euros, pour couvrir des risques de pertes sur les portefeuilles d'actifs.

IKB paie le prix d'investissements massifs dans les crédits hypothécaires à risque américains dits "subprime". Pour l'exercice 2007-2008 qui s'achève le 31 mars, les pertes d'IKB doivent atteindre 800 millions d'euros, contre 700 millions annoncés auparavant. Les précédents dirigeants d'IKB n'ont pas su évaluer les risques représentés par le "subprime", a reconnu a demi-mot le patron, Günther Bräunig, qui a pris la direction de la banque après l'éclatement de la crise.

Le président de l'organe de surveillance Ulrich Hartmann s'est aussi dédouané de toute responsabilité. "Nous n'avions aucune chance de pouvoir reconnaître le risque et de parer à une crise", n'ayant pas été avertis à temps par le directoire, s'est-il défendu.

Ulrich Hartman est même allé jusqu'à demander aux actionnaires d'accorder leur quitus aux membres du conseil de surveillance et au seul membre du directoire en poste l'été dernier et toujours présent, ce qui revenait à valider leur action.

Cette proposition a fait bondir les actionnaires présents à l'assemblée générale. Des dizaines d'entre eux, privés de dividende et qui ont vu s'effondrer la valeur des titres IKB, ont profité de la tribune qui leur était offerte pour montrer leur courroux. Le cours de Bourse s'est effondré de 70% en six mois. Ce vendredi, l'action perdait 1,91% à 4,11 euros à 11h30.

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