Au Forum économique annuel de Saint-Pétersbourg, le nouveau président russe, Dimitri Medvedev, a repris une des habitudes de son prédecesseur, mentor et maintenant Premier ministre, Vladimir Poutine : critiquer les Américains.

"Le fait que les plus grandes sociétés financières du monde ne tiennent pas assez compte des risques, qui s'ajoute à la politique financière agressive de la plus grande économie du monde, n'a pas seulement causé des pertes aux entreprises. La plupart des habitants de la planète se sont appauvris" a-t-il lancé. Washington appréciera.

Le nouveau président russe va plus loin en proposant de faire de son pays une alternative à la puissance économique et financière américaine. Et ce grâce aux investissements des grandes entreprises russes hors de leur pays (on pense bien sûr à Gazprom dont Medvedev a été longtemps président du conseil d'administration).

Il évoque aussi le développement de Moscou en tant que centre financier - ce qui est encore loin d'être le cas - et l'utilisation du rouble comme monnaie de réserve à la place du billet vert voire de l'euro, ce qui relève pour l'heure de la pure utopie. Ce qui l'est moins, c'est la capacité qu'il a souligné de la Russie à prêter des liquidités en ces temps de crise du crédit.

Dimitri Medvedev voit en tout dans l'essor de la Russie comme puissance économique et financière un moyen de réduire le rôle dominant des Etats-Unis dans l'économie mondiale, déclinantg à ses yeux : "quelle que soit l'importance du marché américain, quelle que soit la force du système financier américain, ils ne peuvent pas se substituer au marché financier mondial ni au marché des matières premières".