Washington veut renforcer la supervision des banques et des agences de notation

Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a présenté ce jeudi une série de mesures visant à mieux contrôler les banques et courtiers en crédit hypothécaire. L'action des agences de "rating" devrait aussi être mieux encadrée. Paulson estime aussi que le pays a besoin que ces institutions continuent à prêter et facilitent la croissance économique.

"Eviter que les erreurs du passé ne se reproduisent" et ne provoquent une nouvelle crise: tel est le souci du secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, qui a présenté jeudi une vaste réforme de la réglementation du secteur financier outre-Atlantique. "Nous essayons de sortir de la période actuelle de turbulences des marchés tout en minimisant l'impact sur l'économie", a assuré Henry Paulson dans un discours dans la capitale fédérale.

"Nous devons aussi examiner quelles sont les réponses politiques appropriées", afin de "réduire le risque que les erreurs du passé ne se reproduisent", a-t-il ajouté. Selon lui, il s'agit de trouver un équilibre délicat car "la réglementation doit se maintenir au niveau de l'innovation et aider à restaurer la confiance des investisseurs, sans aller tellement loin qu'elle créerait de nouveaux problèmes, rendrait nos marchés moins efficaces ou priverait de crédit ceux qui en ont besoin".

Il a ensuite énuméré les grandes lignes de ces réformes, dévoilées dans une interview au Wall Street Journal de ce jeudi. L'un des grands axes de la réforme est de renforcer la supervision des banques et des courtiers en crédit hypothécaire, notamment par la mise en place de "vigoureux critères d'agrément au niveau national" pour les courtiers.

Les mesures visent également les agences de notation, accusées d'avoir contribué à l'aggravation de la crise née l'été dernier sur le marché des crédits hypothécaires à risques ("subprime") et qui a depuis contaminé la quasi-totalité des marchés du crédit. Celles-ci devront notamment faire état d'éventuels conflits d'intérêts (lorsqu'elles aident une entreprise à définir les caractéristiques d'une émission qu'elle vont ensuite noter).

Henry Paulson a estimé aussi que les principales institutions financières devraient lever des capitaux et revoir leurs politiques de dividendes. "Nous avons besoin que ces institutions continuent à prêter et facilitent la croissance économique", estime le secrétaire au Trésor qui ajoute que la régulation "doit évoluer avec les innovations et aider au retour de la confiance des investisseurs, sans toutefois aller jusqu'à créer de nouveaux problèmes, rendre nos marchés inefficaces ou couper le crédit à ceux qui en ont besoin."

Il appelle en outre à la mise en place de contrôles plus serrés dans le segment du crédit hypothécaire. Il se prononce en faveur de la mise en place de "normes nationales fermes" pour encadrer l'activité de courtage sur hypothèques, afin d'éviter une nouvelle crise du secteur immobilier.

Enfin, alors que le billet vert continue sa glissade jour après jour, Henry Paulson a réitéré jeudi son soutien à une politique de dollar fort. "Un dollar fort est de l'intérêt de notre nation", a réaffirmé le secrétaire au Trésor.

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