Standard Chartered n'en finit pas de s'empêtrer dans la crise des subprimes. Ce mercredi, la banque britannique très présente en Asie a annoncé qu'elle n'entendait pas renflouer son véhicule d'investissement structuré (SIV) Whistlejacket. Ce dernier est spécialisé dans l'achat de produits structurés risqués, souvent liés au marché immobilier américain, ou dans des obligations émis par des établissements financiers. Ces achats étaient financés par des emprunts à court terme, mais à faible taux. Ce système s'est évidemment effondré depuis l'été dernier avec la baisse de la valeur des sociétés financières et la chute du marché immobilier outre-Atlantique. En août, la moitié du portefeuille de 18,2 milliards de dollars de Whistlejacket avait été cédé, mais le reste a continué de se déprécier et, selon, S&P, le SIV doit aujourd'hui rembourser une dette totale de près de 7 milliards de dollars.

La société d'audit Deloitte a été chargée le 31 janvier d'évaluer les portefeuilles de Whistlejacket et de trouver une solution pour renflouer ce fonds. Avec la décision de Standard Chartered de ne pas soutenir son SIV, ce qui, pour le moment est une première dans la crise actuelle, sa tâche se complique singulièrement.

La banque britannique estime que les propositions avancées par Deloitte sont "impraticables" et évoque également la "chute continuelle des marchés" qui rend le sauvetage vain et dangereux. Deloitte, de son côté, a indiqué qu'il était en discussion avec d'autres établissement financiers pour sauver Whistlejacket, mais a précisé qu'aucune vente au rabais ne serait effectuée pour le moment. En attendant, selon plusieurs acteurs de marché, ce comportement de Standard Chartered pourrait être à double tranchant et conduire à une perte de crédibilité de la banque.