Société Générale limite la casse avec un bénéfice en baisse de 23,4% au premier trimestre

La banque dirigée désormais par Frédéric Oudéa a vu son bénéfice net reculer de 23,4% au premier trimestre, pour atteindre un peu plus d'un milliard d'euros. Un chiffre supérieur aux attentes des analystes. Mais les dépréciations d'actifs, de près de 1,5 milliard, sont plus importantes que prévu.

Après avoir vu son bénéfice 2007 divisé par cinq, à 947 millions d'euros, à la suite, selon la banque, des agissements de son trader Jérôme Kerviel et de la crise des "subprime", la Société Générale a dégagé au premier trimestre un résultat net de 1,096 milliard d'euros. Ce profit marque un recul de 23,4% sur un an. Il est néanmoins supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur un bénéfice compris entre 925 et 975 millions d'euros. Une importante plus-value et d'autres éléments exceptionnels positifs ont permis à la banque de neutraliser l'impact toujours élevé de la crise des marchés du crédit.

Celle-ci s'est traduite dans les comptes du trimestre par près de 1,5 milliard d'euros de dépréciations et pertes sur actifs, contre 990 millions attendus en moyenne par les analystes interrogés par Reuters. Sur ce total, 1,223 milliard concernent les activités de banque de financement et d'investissement (notamment le portefeuille de structurations de crédits immobiliers américain) et 274 millions la gestion d'actifs. Mais la crise a entraîné dans le même temps des effets comptables positifs pour 1,266 milliard, grâce à l'évolution de la valorisation aux prix de marché des instruments de couverture du portefeuille de crédit (+743 millions) et de la dette émise par la banque (+523 millions).

Le bénéfice net intègre une plus-value de 602 millions dégagée sur l'apport de la filiale Fimat à Newedge, une nouvelle co-entreprise avec le Crédit agricole spécialisée dans le courtage de produits dérivés cotés.

Le résultat brut d'exploitation accuse une baisse de 24,4%, à 1,774 milliard d'euros (1,749 milliard attendu), tandis que le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) s'est inscrit à 5,679 milliards d'euros (-8,6% à données constantes)

La banque de détail a subi elle aussi les conséquences de la crise, avec un bénéfice en recul de 4,6%, à 312 millions d'euros. Deux métiers ont été affectés de plein fouet par l'amplification de la crise financière en début d'année, qui a été particulièrement meurtrière au mois de mars: la gestion d'actifs, qui accuse une perte de 31 millions d'euros, et la banque de financement et d'investissement, dont le résultat chute de 79,1%, à 139 millions d'euros.

Dépendant des marchés émergents, plutôt épargnés par la crise, le pôle banque de détail à l'international, qui intègre désormais la banque russe Rosbank, réalise la meilleure performance, avec un bénéfice en hausse de 33,3%, à 192 millions d'euros. A sa suite, le pôle services financiers (crédit à la consommation, assurance), également très orienté vers les pays émergents, voit son bénéfice progresser de 11,6%, à 154 millions d'euros.

A la Bourse de Paris, les investisseurs sont indécis. En début de matinée, le titre évolue autour de l'équilibre, à 71,50 euros.

Frédéric Oudéa prend en main la Société Générale

Daniel Bouton a quitté comme prévu la direction générale de la Société Générale, qui revient à Frédéric Oudéa, tout en restant président du conseil d'administration de la banque française. La séparation des fonctions de président et de directeur général avait été annoncée le 17 avril, deux mois et demi après la révélation de pertes colossales dues aux agissements du trader Jérôme Kerviel et à la crise des "subprime". Elle marque aussi l'arrivée à la tête de la banque d'une nouvelle génération de cadres dirigeants. Frédéric Oudéa est âgé de 44 ans tandis que Daniel Bouton a 58 ans. Frédéric Oudéa est lui même remplacé à la direction financière par Daniel Valet, 40 ans, jusqu'alors directeur du contrôle de gestion stratégique. Par ailleurs, le conseil d'administration a confirmé Didier Alix et Philippe Citerne dans leurs fonctions de directeurs généraux délégués et nommé une troisième personne à un tel poste, Séverin Cabannes. Didier Alix sera chargé de superviser les activités banque de détail en France et à l'international ainsi que les services financiers spécialisés. Séverin Cabannes prendra en charge la direction des ressources, la direction des risques et la direction financière tandis que Philippe Citerne se voit confier la supervision de l'intégration de Rosbank, le développement de la banque en Russie et le pôle gestions d'actifs et services aux investisseurs.

Boursorama: recul du bénéfice au premier trimestre
Le groupe français de courtage et d'informations boursières en ligne Boursorama, filiale de la Société Générale, a publié ce mardi un bénéfice net en légère baisse de 1,8% au premier trimestre à 11 millions d'euros. Le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) progresse à 54,5 millions d'euros, en hausse de 2,6% sur un an. De son côté, le bénéfice brut d'exploitation s'est monté à 16,6 millions d'euros, contre 16,2 millions un an plus tôt. "En dépit d'un environnement boursier dégradé, Boursorama a fait preuve de la résistance de son modèle en réitérant au premier trimestre 2008 sa performance du premier trimestre 2007", a estimé le PDG du groupe Vincent Taupin. Par ailleurs, Boursorama confirme également la création avec La Caixa d'une banque directe en Espagne dont il sera actionnaire à hauteur de 51%. Enfin, en Allemagne, le groupe lance OnVista Bank après l'acquisition du premier portail d'informations financières en ligne www.onvista.deen en septembre 2007 et "proposera très prochainement à ses clients (...) une nouvelle offre courtage".

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