RWE sanctionné en bourse après des prévisions de résultats timorées

Le numéro deux allemand de l'énergie qui a annoncé un bénéfice net pour 2007 en baisse de 30% voit son action déraper ce vendredi de 5,7%, à 80,2 euros. Les investisseurs sanctionnent surtout la prévision de croissance moyenne de 5% du résultat jusqu'en 2012.

En affichant un bénéfice net de 2,66 milliards d'euros en 2007, le géant allemand de l'énergie RWE accuse une baisse de 30,9% liée à des d'effets exceptionnels, ce qui le situe en deçà du niveau de performance attendu des analystes. Mais ce sont surtout les attentes pour 2008 qui déçoivent les marchés. Pour la première fois, le groupe basé à Essen a affiché une prévision de résultat jusqu'en 2012. Il vise une croissance moyenne du résultat opérationnel de 5%. En bourse, le titre perd à 14 heures plus de 5%, à 80,19 euros ce qui représente une fonte de 2,5 milliards d'euros de capitalisation boursière. Dans son sillage, le titre d'E.ON, le leader du secteur en Allemagne, abandonne 2%.

Le chiffre d'affaires de RWE a très légèrement reculé sur l'année de 0,1%, à 42,5 milliards d'euros, en dépit de la flambée des prix de l'énergie. Les analystes interrogés par Thomson Financial News espéraient 43,12 milliards. Le groupe a perdu 250.000 clients l'an dernier sur son marché national. L'excédent brut d'exploitation a au contraire augmenté, de 10,2% à 7,9 milliards d'euros, tout comme le bénéfice opérationnel, de 14,8% à 6,5 milliards d'euros. Les analystes espéraient un bénéfice opérationnel meilleur, de 6,67 milliards d'euros.

Au quatrième trimestre, REW a enregistré une perte de 168 millions euros comparée à un bénéfice net d'1,76 milliard l'année précédente. Hors effets exceptionnels, le bénéfice net annuel s'est au contraire apprécié de 20,7%.

Pour l'exercice en cours, RWE prévoit une stagnation au niveau de l'exploitation, mais une progression du chiffre d'affaires et une hausse d'au moins 10% de son bénéfice net. Pour sa première conférence de presse ce vendredi à l'occasion de l'annonce de résultats annuels, Jürgen Grossmann, qui a pris les commandes du groupe en octobre dernier, s'est attardé sur l'annonce d'un programme d'investissements de 30 milliards d'euros d'ici 2012.

Cela passe notamment par le triplement de la capacité de production d'électricité des énergies renouvelables, actuel parent pauvre du groupe. La construction de centrales est par ailleurs prévue à l'étranger, alors qu'en Allemagne de tels projets se heurtent toujours plus à des résistances locales.

En terme d'acquisitions, Jürgen Grossmann se dit à l'affût d'opérations ciblées, mais a réitéré son intention de ne pas participer à des mega-fusions entre égaux. Le dossier de l'espagnol Iberdrola ne l'intéresse pas. Il a par ailleurs maintenu l'objectif de mettre en Bourse cette année sa filiale américaine de traitement de l'eau American Water, ce projet ayant été reporté l'an dernier pour cause d'environnement boursier trop défavorable.

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