Polémique sur un éventuel désengagement de la Sécu dans l'optique

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a créé la polémique en déclarant que l'optique pourrait ne plus être pris en charge par la Sécurité sociale. La Mutualité française appelle à la négociation, le PS dénonce la "fin de la Sécu pour tous", tandis que l'UMP pose un préalable...

Etait-ce une façon de tester l'idée? Toujours est-il que les propos de Roselyne Bachelot sur un éventuel désengagement de la Sécurité sociale en matière de dépenses optiques ont suscité un beau tollé ce lundi.

Interrogée dimanche au Grand Jury RTL/LCI /Le Figaro, Roselyne Bachelot a évoqué l'idée de laisser les soins optiques à la seule et entière charge des assurances complémentaires. "La question est posée, d'autant (...) que dans les quatre ans qui viennent de s'écouler la marge bénéficiaire de ces organismes complémentaires est passée de 12% à 23%", a assuré la ministre de la Santé, indiquant qu'il y avait donc là des "marges de manoeuvres". "Je mets pour faire basculer des dépenses de santé vers les organismes complémentaires un certain nombre de conditions", a cependant ajouté Roselyne Bachelot. La première d'entre elles serait une "mise en concurrence" des organismes complémentaires, selon la ministre.

Cette proposition a irrité la Mutualité française et son président Jean-Pierre Davant. Ce dernier a répondu ce lundi matin sur RTL en appelant à la négociation préalable, estimant qu'il "serait plus raisonnable de négocier d'abord, entre gens raisonnables, avant de faire des déclarations de ce type". Il a par ailleurs rappelé que les mutuelles étaient des organisations "à but non lucratif", qui "redistribuent quasiment tout ce qu'elles encaissent en matière de cotisation", sous forme de prestations.

De son côté, le PS a réagi en dénonçant la "fin de la Sécu pour tous". "C'est une privatisation annoncée, c'est un transfert sur les familles parce qu'évidemment personne ne peut croire une seconde que devant ces charges nouvelles, les organismes complémentaires, mutuelles ou assurances, n'augmenteront pas leurs cotisations", a déclaré -toujours sur RTL- Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris. Tandis que Pascal Terrasse, secrétaire national du PS à la santé, a rappelé que "14% de la population renonce déjà à se soigner pour des raisons financières".

Même l'UMP n'est pas convaincue. Dominique Paillé, son porte-parole a demandé que "la couverture globale des français soit la condition préalable" à un éventuel désengagement de la Sécu, faisant valoir que 8% des français ne bénéficiaient pas des complémentaires santé aujourd'hui et "seraient donc exclus de la prise en charge totale" par les organismes complémentaires envisagée par la ministre de la Santé.

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