L'activité du secteur industriel de la zone euro s'est contractée en juin pour la première fois depuis trois ans, l'euro fort pénalisant les exportations tandis que les prix à la production retrouvaient leur plus haut d'avril, montrent ce mardi les résultats définitifs de l'enquête mensuelle RBS-Markit. L'indice d'activité du secteur manufacturier ressort à 49,2 contre 50,6 en mai, tombant à son plus bas niveau depuis juin 2003. Il a toutefois été révisé en légère hausse par rapport à l'estimation instantanée publiée le 23 juin, qui donnait un chiffre de 49,1.

Toutes les principales composantes de l'indice ont reculé en juin, qu'il s'agisse de la production, des nouvelles commandes, des commandes en attente ou de l'emploi. A 47,3, celle des nouvelles commandes est tombée à son plus bas niveau depuis cinq ans.

Parallèlement, les stocks de produits finis ont enregistré leur plus forte hausse depuis la création de l'enquête, ce qui incite à anticiper une poursuite de la baisse de la production au troisième trimestre, notent les auteurs de l'étude. L'envolée des cours du pétrole a en outre provoqué une forte hausse des coûts de matières premières, au plus haut depuis près de deux ans.

Des quatre principaux pays de la zone euro, seule l'Allemagne a échappé à une baisse de la composante des nouvelles commandes. L'Espagne, à l'inverse, a subi la plus forte baisse de cette composante depuis la création de l'enquête. La France montre elle aussi une accentuation de la contraction des nouvelles commandes et l'activité du secteur s'y est contractée pour la première fois depuis trois ans.

De son côté, le taux de chômage dans la zone euro est resté stable à 7,2% en mai, inchangé pour le sixième mois consécutif, selon des données corrigées des variations saisonnières publiées mardi par Eurostat. L'office européen des statistiques a revu en hausse le taux de chômage dans la zone euro pour le mois d'avril, initialement annoncé à 7,1%. Le chômage est à son plus bas niveau dans la zone euro depuis la création de statistiques pour cette zone.

Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières a augmenté à 6,8% en mai, contre 6,7% en avril. Le Danemark (2,7%) et les Pays-Bas (2,9%) affichent les taux de chômage les plus bas de l'UE, tandis que les taux les plus hauts sont enregistrés en Slovaquie (10,5%) et en Espagne (9,9%). En France, le taux de chômage s'est établi à 7,4%, en baisse de 0,1 point par rapport à avril. En Allemagne, il est également de 7,4%, stable par rapport à avril, selon Eurostat.