Une semaine marquée par le repli de l'activité en France et en Europe

A la une de l'actualité cette semaine, la baisse du Produit intérieur brut en France et dans la zone euro ainsi que la chute de l'euro et le repli du pétrole. Le conflit entre la Géorgie et la Russie et les rachats massifs d'obligations consentis par les grandes banques américaines ont également fait les gros titres.

L'ACTIVITE ECONOMIQUE RALENTIT EN EUROPE, LA FRANCE MENACEE DE RECESSION

Les craintes sur la santé de l'économie européenne se sont confirmées ce jeudi avec la publication des PIB (Produit intérieur brut) français, allemand et espagnol, ainsi que de celui de la zone euro. Comme prévu, les économies européennes se sont contractées au deuxième trimestre, après une performance solide et inattendue lors des trois premiers mois de l'année. La zone euro a ainsi enregistré un recul de 0,2% de son activité économique d'avril à juin Il s'agit du premier recul depuis sa création, selon des données publiées jeudi par l'office européen des statistiques Eurostat. La baisse du PIB des 15 pays de la zone euro est cependant plus faible qu'attendue par les analystes, qui tablaient sur un repli de 0,3%.

En France, l'activité s'est également contractée au deuxième trimestre. Le Produit intérieur brut français a reculé de 0,3%, enregistrant sa première baisse depuis le quatrième trimestre 2002. Une mauvaise surprise alors que les économistes attendaient une progression de 0,3%. L'économie hexagonale est désormais menacée de récession, définie comme deux trimestres consécutifs de contraction de l'activité. "Il ne faut pas s'attendre à un bon troisième trimestre car les facteurs ayant pesé au deuxième trimestre sont restés présents en juin et sur une partie du mois de juillet", a ainsi indiqué Christine Lagarde, ministre de l'Economie. "On était sur une fourchette qui était de 1,7 à 2%" et "on sera très clairement dans le bas de la fourchette", a-t-elle ajouté.

Outre-Rhin, l'activité a reculé de 0,5% au deuxième trimestre. Le recul du PIB allemand entre avril et juin était largement attendu après la croissance de 1,3% enregistrée sur les trois premiers mois de l'année. Et certains prévoyaient même un repli de plus grande ampleur. Malgré ce mauvais chiffre, le gouvernement allemand maintient sa prévision de 1,7% de croissance pour cette année. Mais il reconnaît qu'il sera dur de réaliser le 1,2% prévu pour 2009. Enfin, en Espagne, le PIB a progressé de 0,1% au deuxième trimestre, la plus mauvaise performance depuis 1993.

L'EURO POURSUIT SON REPLI FACE AU DOLLAR, LE PETROLE SE RAPPROCHE DES 110 DOLLARS

L'euro reste orienté à la baisse face au dollar. La monnaie européenne est retombée cette semaine à son plus bas niveau depuis plus de cinq mois, repassant sous la barre de 1,47 dollar. Il y a un mois, l'euro touchait un nouveau record à 1,6038 dollar. Depuis, les craintes sur la conjoncture européenne ont provoqué un net regain du billet vert. Et les mauvais chiffres publiés cette semaine n'ont fait que renforcer la tendance baissière. Par ailleurs, la très forte inflation enregistrée aux Etats-Unis en juillet (5,6% en rythme annuel, au plus haut depuis 17 ans) pousse également le dollar à la hausse, en rendant très improbable une baisse des taux directeurs de la Réserve Fédérale dans un avenir proche et en relançant même les craintes d'une hausse des taux. La semaine dernière, la Fed avait opté pour le statu quo, estimant que la hausse des prix à la consommation allait se modérer.

Ce recul de l'euro favorise le repli des cours du brut. Un dollar fort rend en effet moins attractif le pétrole, libellé en billet vert, pour les investisseurs étrangers. Mais ce sont surtout les craintes sur le niveau de la demande mondiale qui alimentent la chute de l'or noir. A New York, le baril de "light sweet crude" a ainsi reculé d'environ 35 dollars en un mois, après avoir atteint un pic à 147,27 dollars le 11 juillet. Le pétrole se rapproche désormais de la barre des 110 dollars. Le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a confirmé ces craintes. L'organisation a révisé ce vendredi ses prévisions de hausse de la demande de brut dans le monde à 1,17% en 2008 contre une précédente estimation de 1,20%.

LES GRANDES BANQUES AMERICAINES S'ENGAGENT, CONTRAINTES ET FORCEES, A RACHETER DES MILLIARDS DE DOLLARS D'OBLIGATION ARS

Les obligations ARS rattrapent les grandes banques américaines. Le ministère de la Justice de l'Etat de New York a en effet obtenu cette semaine de plusieurs établissements qu'ils s'engagent à racheter des milliards de dollars d'obligation ARS (auction-rate securities, obligations à taux variable fixé par enchères). Ces obligations, dont le marché a été bloqué par la crise financière, avaient été vendues à des investisseurs comme des titres dont il était aisé de se défaire mais plusieurs milliers d'investisseurs ne parviennent plus aujourd'hui à les revendre. Selon le Wall Street Journal, environ 200 milliards d'ARS seraient actuellement bloqués.

Sous la menace de poursuites, plusieurs banques vont effectuer des rachats massifs. Citigroup s'est ainsi engagé à racheter jusqu'à 20 milliards de dollars d'obligations ARS à des investisseurs particuliers et institutionnels. Merrill Lynch devra racheter 12 milliards de dollars, Wachovia 8,5 milliards et Morgan Stanley 4,5 milliards. La banque suisse UBS est également concernée et elle rachètera pour 19,4 milliards de dollars d'obligations ARS. Alors que le secteur financier avait bénéficié ces dernières semaines d'un regain de confiance, les marchés ont très mal réagi à ces annonces, sanctionnant fortement les valeurs bancaires mardi et mercredi.

LE CONFLIT ARME EN OSSETIE DU SUD TARDE A TROUVER UNE ISSUE

Le conflit armé entre la Géorgie et la Russie s'est poursuivi cette semaine. Au centre du conflit: deux républiques séparatistes de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, déterminées à obtenir leur indépendance. La France, qui assure la présidence de l'Union européenne, a bien obtenu un accord de cessez-le-feu entre les deux belligérants, mais celui-ci tarde à se concrétiser sur le terrain. Une résolution pourrait être rapidement présentée au Conseil de sécurité de l'ONU, où Moscou possède toutefois un droit de veto. En visite à Tbilissi ce vendredi, la capitale géorgienne, Condoleezza Rice a appelé les Russes "a honoré" leur "promesse de cesser toute opération militaire en Géorgie". En attendant une résolution de cette crise, la secrétaire d'Etat américaine (ministre des affaires étrangères) a proposé l'envoi d'une force internationale de maintien de la paix. L'Union européenne et les Etats-Unis tentent de trouver une issue alors que la Géorgie est candidate à l'entrée dans l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord). Sans compter que le pays est une voie de transit stratégique des hydrocarbures de la mer Caspienne vers l'Ouest, sans passer par la Russie.

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