Statu quo de la Fed qui devrait se prolonger

Sans surprise, la Réserve fédérale a opté pour le statu quo ce mardi, laissant son principal taux directeur inchangé à 2%. Elle tempère le risque inflationniste et laisse ainsi entendre qu'elle ne devrait pas relever ses taux dans un proche avenir.

Tiraillée entre les tensions inflationnistes et le ralentissement de la croissance, la Réserve fédérale américaine a opté ce mardi pour le statu quo monétaire. Son principal taux directeur reste donc inchangé à 2%. C'est la deuxième fois consécutive que la Fed ne modifie pas ses taux, après les avoir abaissés de 3,25 points depuis septembre 2007 pour répondre à la crise des subprimes.

"Même si les risques d'affaiblissement de la croissance demeurent, les risques d'une hausse de l'inflation constituent aussi une inquiétude significative aux yeux du Comité," a expliqué le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) dans son communiqué. De quoi justifier le statu quo décidé à l'unanimité moins une voix. Comme en juillet, le président de la Fed de Dallas, Richard Fisher, a voté contre, réclament une hausse des taux.

Mais pour les autres banquiers centraux, "les conditions de crédit restrictives, la poursuite de la contraction de l'immobilier résidentiel et les prix de l'énergie élevés devraient peser sur la croissance économique pendant les prochains trimestres". La Fed n'a d'ailleurs pas fait allusion à une diminution des risques pour la croissance, qui avait été vue dans le précédent communiqué comme annonciatrice de futures hausses des taux.

De plus, "le comité s'attend à ce que l'inflation se modère cette année l'année prochaine", tout en soulignant que les perspectives en matière d'inflation demeuraient "hautement incertaines". La Réserve fédérale semble donc estimer que la hausse des prix n'est que transitoire et qu'elle finira par s'assagir du fait du ralentissement qui frappe l'économie américaine depuis l'an dernier. Elle laisse ainsi entendre qu'elle ne devrait pas relever ses taux dans un proche avenir.

Comme la Banque centrale européenne, dont le conseil des gouverneurs se réunit ce jeudi à Francfort, la Réserve fédérale faisait face à un dilemme. Avec une inflation de 5% sur un an au mois de juin, son plus haut niveau depuis 1991, les banquiers centraux les plus orthodoxes souhaitent un durcissement de la politique monétaire américaine pour juguler les menaces inflationnistes.

Mais un relèvement des taux handicaperait également une croissance déjà fragile. Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut américain n'a progressé que de 1,9% en rythme annuel malgré le vaste plan de relance mis en place pour contrer la crise. Et certains économistes estiment qu'il ne faut pas exclure le risque de récession au deuxième semestre. Autre indicateur du ralentissement économique: le chômage a atteint en juin son plus haut niveau en quatre ans, à 5,7% de la population active.

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