Concurrence ou complémentarité ?

Les 26, 27 et 28 mai, Sotheby's et Christie's organisent des vacations dédiées à l'art contemporain. D'un très bon niveau. Reste que l'on retrouve dans les deux ventes nombre d'oeuvres des mêmes artistes. A des estimations voisines. Un parcours du combattant pour l'enchérisseur.

Pour une fois que les deux grandes maisons anglo-saxonnes présentent à Paris de très intéressantes oeuvres d'art contemporain essentiellement français, elles le font dans le même élan. D'abord question espace, leurs salles des ventes étant proches l'une de l'autre, aux alentours de l'Elysée. Ensuite question timing, puisque chacune de leur deux séances se succèdent l'une après l'autre, une première le 26 mai à 17h une deuxième le 27 à 14h30 chez Sotheby's, la troisième le même jour à 19h et la quatrième le 28 mai à 15h chez Christie's.

Enfin question lots, puisque d'une vacation à l'autre, on retrouve souvent les même artistes, essentiellement français de la seconde partie du XXème siècle. Et là les choses se compliquent: ainsi, seront mises à l'encan des toiles de Maurice Estéve, l'une estimée 150.000 euros chez Christie's, l'autre 200.000 chez Sotheby's. La première date de 1962 et est plus petite de quelques centimètres, la seconde a été réalisée en 1951 et a été beaucoup plus souvent exposée. Même dualité pour des peintures de Jean Dubuffet, des sculptures de Niki de Saint Phalle, des tableaux de Georges Mathieu, des oeuvres de Pierre Soulages ou des peintures d'André Lanskoy. Dernier exemple de cette surprenante dichotomie, deux très proches toiles toutes deux de 1968 de Serge Poliakof, au formes étrangement arrondies, lui qui a réalisé essentiellement des contours à angles aigus. Nettement plus grande (162 x 130 cm), celle mise en vente par Christie's provient de la collection de l'épouse du peintre et est enregistrée dans les archives Poliakof. Elle est estimée entre 120 et 180.000 euros quand celle, plus petite (92 x 73 cm) de Sotheby's, déjà passée aux enchères parisiennes en 2002, est affichée entre 100 et 150.000 euros.

Ces vacations, qui présentent également des oeuvres de très bon niveau signées Martial Raysse, Jean-Pierre Riopelle, Hans Hartung, Raymond Hains, Yves Klein, Joan Mitchell, Robert Rauschenberg, Jean-Michel Basquiat, Francis Bacon ou Kazuo Shiraga (de 150.000 à 3 millions d'euros) devraient donner un peu du lustre à la place de Paris, peu soutenue en ce domaine. Ces journées marathon devraient aussi servir d'indicateur au marché, pour l'heure encore en pleine euphorie.

26 (17h) et 27 mai (14h30), Sotheby's, 76 rue du Faubourg Saint Honoré, Paris 8ème. 27 (19h) et 28 mai (15h), Christie's, 9 avenue Matignon, Paris 8ème. Renseignements: sothebys.com et christies.com

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