Excellent millésime 2007 pour Suez. Le groupe, qui doit fusionner d'ici fin juin avec Gaz de France (dont les résultats seront connus demain mercredi avant l'ouverture des marchés), a dégagé en 2007 un bénéfice net record, supérieur aux attentes, en hausse de 8,8% à 3,9 milliards d'euros et un résultat brut d'exploitation (RBE ou Ebitda) en hausse de 12,4% à 7,9 milliards d'euros.

Selon le consensus Reuters Estimates, les analystes financiers attendaient en moyenne un résultat net, part du groupe, de 3,168 milliards d'euros et un résultat brut d'exploitation
(Ebitda) de 7,468 milliards. Suez visait pour 2007 une croissance du RBE supérieure à 10%.

Son chiffre d'affaires en 2007, déjà publié, est en hausse de 7,2% à 47,475 milliards d'euros, grâce à toutes ses activités notamment européennes. Suez va proposer à l'Assemblée générale de ses actionnaires un dividende en hausse de 13,3% à 1,36 euro par action.

Il souligne que "l'exercice 2007 est marqué par la nouvelle progression des performances du groupe, qui atteignent des niveaux historiques". "Des marchés durablement en croissance,
les nombreux succès commerciaux enregistrés, la contribution équilibrée de l'ensemble des branches à la croissance des résultats confèrent de la visibilité aux performances à venir du
groupe", ajoute Suez dans son communiqué.

Le groupe indique également que la rentabilité des capitaux employés (ROCE) est en augmentation à 13,7% contre 13% à fin 2006. Sa dette nette s'établit à 13,1 milliards d'euros au 31 décembre 2007.

Pour 2008, Suez vise une croissance du résultat brut d'exploitation d'environ 10% et prévoit la poursuite du programme de rachat d'actions (300 millions d'euros d'ici à la fin du premier semestre 2008). Il vise également le maintien d'une notation de crédit de catégorie A, un nouvelle hausse du dividende au titre de l'exercice 2008 et une politique de distribution supérieure à 50% du résultat net récurrent.

Suez s'est par ailleurs fixé comme objectif de réaliser en 2008 davantage d'investissements qu'en 2007 (6,1 milliards d'euros d'investissements industriels et financiers). "Ces investissements seront réalisés tout en maintenant la discipline financière du groupe (maintien à moyen terme du rating de catégorie A et maintien des critères d'investissement)
(et) porteront essentiellement sur des capacités de production électrique, dans les énergies renouvelables et les énergies classiques, principalement en Europe, en Amérique latine et en
Amérique du Nord."

Il confirme que sa fusion avec GDF se fera au premier semestre et confirme les objectifs que s'est fixés le nouvel ensemble : un résultat brut d'exploitation cible de 17 milliards d'euros à l'horizon 2010, une croissance du dividende par action de 10% à 15% par an en moyenne entre le dividende payé en 2007 et le dividende payé en 2010.

Lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce de ces résultats, le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, a indiqué qu'il n'y aurait "pas de conséquences stratosphériques si la fusion" était "décalée de quelques semaines". Il a rappelé qu'il travaillait sur ce projet de mariage depuis six ans et qu'il "n'était donc pas à quelques semaines près". Il reste néanmoins "déterminé à faire aboutir" le dossier avant la fin juin.

L'opération dépend maintenant du feu vert des instances sociales de Gaz de France qui ont obtenu plusieurs décisions de justice en leur faveur leur permettant de ne pas rendre un avis sur le projet de fusion, estimant ne pas disposer d'assez d'informations pour trancher. Mais maintenant, le comité européen d'entreprise de GDF a promis une réponse le 11 mars. Le comité d'entreprise pour la partie française pourrait donner son avis "courant avril" selon le PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli. Suez va embaucher massivement

Suez va massivement d'embaucher: 110.000 personnes d'ici 2012, dont 52.000 en France et 10.000 en Belgique. Au total, ces recrutements correspondent à la création nette de 20.000 à 25.000 emplois en Europe sur 5 ans. Le groupe évalue donc le nombre de départs naturels (retraites et départs naturels) dans une fourchette de 80.000 à 85.000 personnes. Ces recrutements concerneraient à 85% des non cadres, selon le groupe. La France serait le principal pôle de recrutement, suivi de la Belgique, de l'Espagne et de l'Italie. Le groupe compte recruter en France pour son pôle environnement et pour les services à l'énergie, notamment Elyo.