Vous pouvez investir dans une PME pour payer moins d'impôts

Pour bénéficier de cette mesure introduite par la loi Tepa, il n'est pas trop tard puisqu'elle concerne les investissements réalisés avant le 15 juin.

Jusqu'à 50.000 euros : c'est le montant que vous pourrez déduire de votre ISF dès cette année en investissant dans une PME ou bien en faisant une donation à une fondation éligible. Pour bénéficier de cette mesure introduite par la loi Tepa, il n'est pas trop tard puisqu'elle concerne les investissements réalisés avant le 15 juin. Tous les professionnels sont unanimes : investir pour payer ses impôts, c'est bien mieux que de payer le fisc à fonds perdus !

Pour profiter de ce dispositif, plusieurs solutions existent. La plus efficace consiste à investir directement dans le capital d'une entreprise à la recherche de capitaux frais. Vous pourrez déduire 75 % de votre investissement du montant de votre ISF à payer, dans la limite de 50.000 euros. Pour obtenir la réduction maximale, il faut donc investir 66.666 euros. "Pour un chef d'entreprise, la meilleure façon de placer cette somme est de la consacrer à son propre outil de travail, en organisant une augmentation de capital avec ses associés, par exemple", suggère Patrick Ganansia, président d' Initiatives Financières.

Vous pourrez aussi aider vos enfants s'ils créent leur entreprise, ou financer des projets de proximité si vous disposez de suffisamment de connaissances.

À défaut de pouvoir réaliser un tel investissement direct, d'autres possibilités voient le jour au travers de holdings destinés à regrouper les investisseurs pour centraliser les investissements. L'Union Financière de France propose depuis quelques jours à ses clients fortunés d'entrer dans ISF Sécurité 2008, un holding créé et géré par Audacia, une société de Charles Beigbeder, qui se charge d'investir les fonds collectés dans les sociétés éligibles.

Feu vert de Bruxelles

A priori, il ne faut pas attendre de profits de cet investissement - le promoteur semble aussi exclure les pertes car les prises d'intérêts sont ciblées sur des réseaux de franchisesu2002-, le bénéfice vient du gain d'ISF. Soit, si tout se passe bien, un rendement de 15 % par an pendant cinq ans, qui n'est pas négligeable. "Les holdings représentent l'une des meilleures solutions", juge Claude Garnier, d' Aforge Finance, qui se prépare à s'y lancer.

L'offre devrait largement s'étoffer dans les toutes prochaines semaines, grâce au feu vert que vient de donner mercredi Bruxelles au régime de réduction d'ISF pour favoriser l'investissement dans les PME. "Le décret et l'instruction fiscale permettant la mise en oeuvre de la décision de la Commission européenne seront publiés dans les prochains jours, afin de permettre aux acteurs du marché de profiter pleinement de la période de levée de fonds ouverte jusqu'au 15u2002juin", souligne un communiqué du ministère de l'Économie.

Pour les contribuables les plus "modestes" de l'ISF, ceux qui paient moins de 20.000 euros de cet impôt, il existe un autre moyen de faire baisser la note, avec les fonds d'investissement de proximité (FIP) s'engageant à gérer selon les critères ISF. Les sommes qui y sont investies dans les PME ouvrent droit à une réduction d'impôt de 50 %, plafonnée à 20.000 euros. Si vous placez 10.000 euros dans un FIP qui investit à hauteur de 60 % en sociétés éligibles, la réduction d'ISF sera de 3.000 euros (10.000 × 60 % × 50 %). "Le contribuable profitera en plus d'une réduction d'impôt sur le revenu de 1.000 euros", prévient Patrick Burelchez le gérant Entrepreneurs Venture, soit un gain fiscal de 40 % au total.

Pour cette première année d'application du mécanisme, les FIP sont d'ailleurs avantagés : "L'administration retient la date d'investissement dans le FIP et, s'il a lieu avant le 15 juin, la réduction est acquise immédiatement, alors que le fonds dispose de deux ans pour prendre ses participations", précise Patrick Burel. Ce n'est pas le cas des investissements directs ou au travers de holdings, qui doivent être effectués avant le 15 juin pour que la réduction soit acquise. Pour les contribuables ISF, il est temps de partir en chasse des meilleures formules, en prenant garde de ne pas être aveuglé par le seul avantage fiscal : pour une fois qu'un investissement défiscalisant n'est pas destiné à être perdu, il serait dommage de ne pas chercher à l'optimiser.

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