C'est une élection qui ravit Laurence Parisot. Le candidat iconoclaste proposé par le Medef pour la présidence de l'Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux, par ailleurs président de Croissance plus, une organisation patronale non représentative, a été élu ce mercredi. La présidente du Medef se félicite "de voir des femmes et des hommes de nouvelles générations s'investir dans des mandats et prendre des responsabilités aussi importantes au service de l'intérêt général", indique le communiqué de l'organisation patronale.

L'élection de Geoffroy Roux de Bézieux à la tête de l'élection du régime d'assurance chômage signifie surtout une première victoire de la présidente du Medef sur la vieille garde de l'UIMM, la puissante fédération patornale de la métallurgie qui détient cent des neuf cents mandats nationaux du Medef dans les instances paritaires. Or, depuis la révélation du montant des indemnités de départ de Denis Gautier-Sauvagnac, ancien président de l'UIMM mis en examen pour abus de confiance dans l'affaire des 19 millions d'euros retirés en liquide des comptes de l'UIMM entre 2000 et 2007, Laurence Parisot a exigé en vain de l'UIMM que ses dirigeants rendent l'ensemble de leurs mandats.

Geoffroy Roux de Bézieux a été le candidat surprise du Medef, alors que Jean-Luc Vergne, DRH de PSA, avait d'abord été pressenti pour cette candidature. Mais PSA a reconnu, après des révélations de presse, avoir bénéficié en 2007 des fonds de la caisse de solidarité de l'UIMM, trésor de guerre amassé depuis les années 70 pour venir en aide aux entreprises "victimes" d'une grève. Une telle élection n'aurait pas été dans la ligne de l'opération de rénovation et de transparence intiée par Laurence Parisot.

Totalement novice en matière sociale, Geoffroy Roux de Bézieux a été élu par 20 voix du patronat (UPA et Medef) sur 25, les syndicats s'étant abstenus lors de l'élection. "Je suis heureux de mettre mon expérience de chef d'entreprise au service de la création et du retour à l'emploi", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Il a battu le candidat de la CGPME, Jean-François Veysset, qui assurait l'intérim de la présidence de l'Unedic depuis la démission de Michel de Virville, secrétaire général de Renault. Celui-ci a reconnu avoir négocié les indemnités de départ de l'UIMM de DGS. La présidence de l'Unedic revient alternativement au patronat et aux syndicats tous les deux ans.