L'offre raisonnable d'emploi adoptée en Conseil des ministres

Ce projet de loi est "un engagement" entre l'ANPE et le demandeur d'emploi afin de ne pas "basculer dans le chômage longue durée", selon Laurent Wauquiez. Les syndicats sont hostiles à ce texte.

L'offre raisonnable d'emploi est sur le point d'être débattue au Parlement. Le projet de loi relatif aux droits et aux devoirs des demandeurs d'emploi a en effet été adopté mercredi en Conseil des ministres, et l'examen au Sénat débutera le 23 juin.

Rejeté par l'ensemble des syndicats, ce texte prévoit de suspendre les allocations chômage aux demandeurs d'emploi ayant refusé deux offres d'emploi dite raisonnables, sans qu'une définition claire de l'offre raisonnable d'emploi soit inscrite dans la loi. Plus la durée d'inscription au chômage sera longue, moins le demandeur d'emploi pourra être exigeant, notamment en matière de rémunération.

Selon le communiqué du Conseil des ministres, "le salaire de l'emploi proposé doit représenter au moins 95% du salaire antérieur après trois mois de chômage, au moins 85% après six mois, au moins le montant de l'allocation perçue après un an" d'inscription au chômage. En clair, un demandeur d'emploi depuis un an pourra être contraint d'accepter un emploi ne lui permettant pas de gagner plus que le montant de son allocation chômage. "Un décret précisera que le refus de deux offres raisonnables d'emploi entraîne une radiation de deux mois" et une suspension de l'allocation chômage pendant la même période, précise le communiqué du Conseil des ministres.

Pour le secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi Laurent Wauquiez, ce projet de loi est "un engagement" entre l'ANPE et le demandeur d'emploi afin de ne pas "basculer dans le chômage longue durée". Une offre raisonnable d'emploi est "une offre qui est dans un périmètre de 30 km autour de chez vous, qui correspond grosso-modo à la qualification que vous aviez", a expliqué Laurent Wauquiez mercredi sur France 2. Au bout de six mois de chômage, une offre d'emploi pour un poste distant de 30 km du domicile du chômeur (donc 60 km aller-retour) ou à une heure de transport en commun de chez lui (deux heures de trajet quotidien) sera considérée comme raisonnable.

La CFDT a dénoncé un texte "malsain et injuste", tandis que FO critique la volonté du gouvernement de "stigmatiser toujours et encore le chômeur". De son côté, la CGT regrette que le projet de loi "ne parle pas de la nature des emplois offerts", CDI, CDD ou intérim. Le député socialiste européen Pierre Moscovici a condamné mercredi un projet de loi visant à "traquer" les chômeurs. "On est en train de faire de la flexibilité sans sécurité", a affirmé le leader socialiste sur LCI.

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