Les problèmes de liquidité restent menaçants dans le monde financier. C'est au tour du fonds américain Carlyle de faire face aux effets de la crise. Sa filiale Carlyle Capital Corporation, cotée en Bourse à Amsterdam depuis juillet 2007, a annoncé qu'elle n'avait pu faire face à des appels de marge et avait reçu une notification de défaut. Le mécanisme dit des appels de marge oblige un établissement à apporter la preuve qu'il possède un certain niveau réglementaire de liquidités correspondant à une partie de la valeur des titres ou des positions qu'il détient sur un marché donné.

Carlyle Capital Corporation a reçu hier des appels de marge, obligations de paiements demandées par la chambre de compensation, d'un montant total de 37 millions de dollars. Ces appels de marge provenaient de sept contreparties différentes et n'ont pas pu être honorés par la filiale du fonds d'investissement.

La société ajoute que depuis l'amorce de la crise du crédit en août dernier, elle a vendu près d'un milliard de dollars d'actifs pour améliorer sa liquidité et réduire son endettement.

Carlyle Capital Corporation a tout de même tenté de rassurer les marchés en assurant qu'il avait réussi à payer ses appels de marge de plus de 60 millions de dollars, reçus entre le 28 février et le 5 mars. La société estime que "les valeurs de marge des contreparties de nos titres [...] ne sont pas représentatives de la valeur recouvrable sous-jacente", explique Carlyle Capital Corporation.

Des explications qui n'ont semble-t-il pas rassuré les investisseurs puis que le titre s'est effondré de 58,33% à la Bourse d'Amsterdam. Le titre qui s'échangeait encore hier à 12 euros a ainsi perdu depuis ce matin la plus grande partie de sa valeur, ne valant plus que 5 euros en fin de journée.