Opel Cascada : un charmant cabriolet qui se prend pour une Audi

Sous ses faux airs d’Audi, ce Cascada est la plus belle Opel depuis le coupé Calibra des années 90. Séduisant, chaleureux, plaisant à conduire, ce cabriolet représente une sacrée révolution pour la filiale allemande de GM, qui nous avait habitués jusqu’ici à des modèles plutôt tristes et ternes.

 

Depuis le coupé Calibra d'il y a vingt ans, on n'avait jamais vu d'Opel aussi belle. Avouons-le : pour nous, les Opel, c'était jusqu'ici de braves voitures ternes, sans charme et guère passionnantes à conduire. Et bien il va falloir réviser nos positions ! Après la « mini » Adam, craquante mais dotée d'un vieux moteur assez désagréable (ça va changer bientôt), voici le cabriolet Cascada mu par une toute nouvelle mécanique. Disons-le tout net : nous avons aimé.

Des lignes effilées

Quand, dans les embouteillages parisiens de plus en plus inextricables, un chauffeur de taxi jovial baisse sa vitre pour nous féliciter, il faut vraiment que ce soit une très jolie voiture. On ne ferait même plus ça pour une Porsche. Avec ses lignes fluides et effilées, bien proportionnées, qui suggèrent une Audi, il plaît ce cabriolet.

De plus, Opel a enfin compris que la palette de couleurs ne se limitait pas au blanc, gris ou noir. Notre carrosserie de teinte pourpre métallisée avec capote marron-bordeaux assortie était particulièrement originale et raffinée.

 Un intérieur chaleureux (en option)

A l'intérieur, on retrouve des plastiques durs et quelconques sur la console centrale et dans le bas de la planche de bord. Mais ils se révèlent plutôt bien assemblés. Et on se félicite des excellents sièges en cuir fauve qui créent une ambiance chaleureuse. Chaleureuse, une Opel ? Quelle révolution ! La position de conduite est parfaitement adéquate avec même un accoudoir central réglable. Les commandes sont assez facilement repérables, avec ce qu'il faut mais sans gadgets inutiles. Tous les cadrans sont bien lisibles.

Bref, si le style de la planche de bord n'est pas formidable, l'atmosphère reste sympathique… pour deux. Les places arrière sont assez peu utilisables, comme sur toutes les décapotables. Et, forcément, le coffre, quand la capote est repliée dedans, ne semble pas fait pour les départs en vacances. Heureusement, on peut replier les dossiers arrière et allonger la plate-forme de chargement.

 « Bug » de capote électrique

 Opel a renoncé au toit tôlé escamotable, qui alourdit généralement les lignes car il faut caser cette grosse masse de métal quand on le déplie. D'où un popotin volumineux sur les Renault Mégane CC, Peugeot 308 CC, Volkswagen Eos.  Ici, la belle capote en toile - bien finie mais qui isole moins des bruits et reste sensible aux coups de couteau d'un voyou quelconque - permet des lignes plus légères. L'ouverture et la fermeture de la capote fonctionnent rapidement, même en roulant. Dommage: il faut appuyer en permanence sur le bouton, sinon l'opération s'arrête. Une bizarrerie : pour remonter les vitres latérales à la fin de l'opération, il faut appuyer sur un deuxième bouton.

Opel cascada

Signalons quand même un « bug » qui nous a empêché de fermer la capote. Heureusement, à la seconde tentative, le système a fonctionné et le problème n'est pas reparu. Lors des essais internationaux, quelques journalistes avaient déjà remarqué de tels dysfonctionnements. Espérons qu'ils ne touchent que les premiers exemplaires produits.

Ah oui, on oubliait un méchant défaut : la vitre arrière dans la toile tient de la meurtrière. Cette mince fente ne permet pas de voir grand-chose. On comprend mal comment les services d'homologation peuvent tolérer ça. Hyper-dangereux.

 Ensemble moteur-boîte plaisant

 On démarre, et là on se rend vite compte que les choses ont changé, ici aussi, au sein de la filiale allemande de GM. Le nouveau 1,6 turbo à injection directe d'essence de 170 chevaux émet tout d'abord un beau bruit rauque, inhabituel sur un simple quatre cylindres. Sauf au ralenti où il est d'un silence étonnant. Et puis, il pousse, il pousse sans à-coups. Très bien élevé, il délivre sa puissance comme il faut et autorise des accélérations satisfaisantes.

Malheureusement, comme tous les moteurs modernes de faible cylindrée, il n'est guère vigoureux à très bas régime. Ceci, combiné au temps de réaction de la boîte auto de notre modèle d'essai et au poids élevé de l'engin, entraîne des reprises lymphatiques tout en bas du compte-tours. On appuie et il ne se passe rien, avant que le moteur ne s'ébroue et que la boîte ne transmette. Ce trou irrite à faible vitesse en ville.

Mais, dans tous les autres cas de figure, notamment sur route, cet ensemble mécanique génère un vrai plaisir de conduite. Avec douceur et efficacité. Il manque toutefois à cette boîte auto une position « S » (Sport) pour davantage de réactivité sur route sinueuse !

Malheureusement aussi, cette transmission, combinée à un moteur turbo à essence, génère des consommations plutôt élevées. On a avalé 11 litres environ de sans plomb aux cents en moyenne, c'est beaucoup. En ville, ça grimpe.

Opel cascada

 Châssis très équilibré

 L'équilibre du châssis est indéniable. La voiture s'appuie bien sur ses trains roulants, sans remontée de vibrations. Elle tient bien son cap et vire agréablement. Ce qui est toujours un exercice difficile avec une décapotable. Du beau travail. Opel a là aussi énormément progressé. Le train avant paraît soudé au bitume et ne se laisse pas dévier par les inégalités de l'asphalte. En revanche, ce n'est pas une sportive et la voiture apparaît assez lourde au volant.

Le confort est un peu ferme, notamment sur les ornières à petite vitesse, avec les pneus 235-50R18 de série. Mais, sinon, il est appréciable et absorbe bien les ralentisseurs. Un agrément auquel Opel ne nous avait pas habitués.

On déplorera quelques crissements du tableau de bord sur les inégalités, mais, à part ça, la voiture ne grince pas, preuve d'une bonne qualité de fabrication. Avec un cabriolet forcément moins rigide qu'une berline, l'exercice est toujours difficile. Rouler en mode découvert est un vrai plaisir, avec des flux d'air bien maîtrisés. En revanche, à haute vitesse, la voiture est assez sonore.

 A partir de 29.990 euros

 La découvrable Cascada est chère pour une Opel, mais son judicieux positionnement par rapport à la concurrence fait qu'elle n'a pas de rivale directe. Opel la présente comme une proposition destinée à faire monter en gamme des clients de cabriolets compacts « généralistes » comme la Volkswagen Golf, la Peugeot 308 CC, la Renault Megane CC. C'est aussi une solution alternative aux cabriolets compacts « Premium », tels les BMW série 1, Audi A3… Même si, quelque part, son gabarit la rapproche plutôt d'une Audi A5 nettement plus onéreuse.

La gamme démarre à 29.990 euros (1,4 T de 140 chevaux Cosmo). « Notre » 1,6 T, dont le moteur est autrement plus agréable que le 1,4 T, n'est disponible qu'en version haute Cosmo Pack (avec navigation, caméra de recul, sièges chauffants très efficaces, cuir…). Il requiert 34.950 euros en boîte mécanique. Pour 1.000 euros de plus, on a droit à la transmission automatique.

Il existe aussi des versions dotées de diesels, plus anciens et bruyants (165 chevaux à partir de 33.500 euros, 195 chevaux à 38.150). Opel n'oublie pas une longue liste d'options. Les sièges en cuir ne peuvent ainsi être que noirs de série ! Pour avoir de la couleur, c'est 1.700 euros de supplément, en incluant un cuir de meilleure qualité aligné également sur les contre-portes ! Très abusif. Les phares bidirectionnels au xénon sont à 1.050 euros. L'alarme antivol coûte 250 euros (mesquin). Notre belle peinture métallisée « Premium » est à 750. Ah, le cendrier est à 22 euros !

Ce qui n'est pas optionnel mais obligatoire, c'est le malus exigible : avec un moteur à essence - non diesel - ainsi qu'une boîte auto - qui induit une conduite plus décontractée -, il devient très lourd (1.500 euros portés bientôt à 2.200).

 Un charme inédit

 Voilà donc la première Opel, depuis le coupé Calibra et l'Omega MV6 des années 90, qui nous séduit vraiment. Avec un moteur civilisé, des trains roulants maîtrisés et un charme général inédit. Ca fait plaisir. Bref, tous nos encouragements aux ingénieurs et designers, qui s'efforcent de sortir la vieille marque de Rüsselsheim du trou dans lequel elle s'était enfoncée, longtemps malmenée par la gestion erratique des grands patrons américains de Detroit.

On attend avec impatience les futurs modèles sur plate-forme PSA Peugeot-Citroën, en vertu de l'alliance nouée entre le français et GM en février 2012. Mais ce n'est pas pour tout de suite. En attendant, les techniciens d'Opel démontrent qu'il arrivent à se débrouiller très bien tout seuls.

Alain-Gabriel Verdevoye

 

Modèle d'essai : Opel Cascada 1,6 T bva Cosmo Pack : 35.950 euros (+1.500 euros de malus)

 

Puissance du moteur : 170 chevaux (essence)

 

Dimensions : 4,70 mètres de long x 1,84 de large x 1,44 de haut

 

Qualités : Jolie ligne bien proportionnée, intérieur chaleureux (en option), excellents sièges, bonne position de conduite, suspensions bien maîtrisées, conduite globalement agréable, ensemble moteur-boîte plaisant…

 

Défauts : …mais creux à très bas régime, consommation élevée, transmission sans position « S », cuir de couleur en option, « bugs » à la capote, vision quasi-nulle vers l'arrière, malus élevé

 

Concurrentes : Peugeot 308 CC 1,6 THP bva Féline : 33.450 euros : VW Golf Cabrio 1,4 DSG Carat Ed. : 34.680 euros ; Audi A5 1,8 TFSi Multitronic Ambition Luxe : 51.680 euros

 

Note : 14,5 sur 20

 

 

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Commentaires 12
à écrit le 06/12/2013 à 16:21
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Belle voiture en effet, mais, propriétaire d'une Astra Twintop, la fiabilité chez Opel, ce n'est pas leur point fort, surtout sur les cabriolets. Alors à tout ceux qui serait tenté d'acheter cette voiture, attendez quelques mois avant de voir les nom...

à écrit le 23/10/2013 à 16:20
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Concernant l'Opel Cascada je dirai que c'est une réussite et les critiques le prouvent,comme pour tout véhicule il y a toujours des bons et mauvais côté,mais je dirai chapeau pour Opel

à écrit le 20/10/2013 à 18:34
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Je trouve cette maladie audi bmw et consors nuisible... quelle images donnent t-elles ? Audi et Bmw, voitures des voyous et des dealers qu'on retrouve par milliers dans les cités sensibles... Mercedes voiture des gens du voyages.... Sympa de se recon...

le 26/01/2014 à 18:09
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« Les Gens du Voyage »... C'est donc à eux qu'il faut faire confiance, en matière de voitures.

à écrit le 20/10/2013 à 16:46
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"La plus belle Opel depuis la calibra..." , pas sur, ya eu pas mal d'autres voitures agreables après la calibra, la tigra, le speedster, la gt, l'insignia, l'astra opc, même le dernier zafira est une reussite je trouve

à écrit le 19/10/2013 à 12:04
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La comparaison avec une Audi est un peu forte a mon gout, elle n'y ressemble en rien. Cela dit elle est tes belle, mais je prefere tjs la MX-5

à écrit le 18/10/2013 à 23:27
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"qui suggèrent une Audi"; ça y est, AGV fait son coming out. Mais, mon bon AGV, sauf 1 ou 2 modèles anciens, les Audi (au delà de leur sur-évaluation), elles sont moches ! Et, en tous cas, à mille lieues de cet Opel !

le 20/10/2013 à 18:12
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Les AUDI, rectificatif, elles sont plus que moches, depuis 20 ans, sans grâce, indifférenciées, des modèles abscons...

le 26/01/2014 à 18:08
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Rouler en Audi et manger du poisson Findus avec les yeux dans les coins...

à écrit le 18/10/2013 à 18:52
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Les bagnoles, les frites et les téléphones portables, pourriez-vous parler d'autre chose? On s'en tape des nouveaux modèles !

le 18/10/2013 à 19:05
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Ce n'est pas la peine de suivre la rubrique AUTO ou HIGH TECH dans ce cas!!!!! Encore une bonne occasion de dire n'importe quoi, histoire de se manifester!

le 19/10/2013 à 11:09
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Je m'insurge contre cette propagande et je le dis.

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