Offre sur Sperian : les actionnaires n'ont pas le masque

Le groupe vient d'approuver l'offre de 1,1 milliard d'euros, soit 1,4 milliard de dollars, d'Honeywell. Au-delà du prix de la tranquillité, celui-ci paie celui des synergies et de la rareté.

L'invité mystère dans l'offre qui planait sur Sperian Protection était donc Honeywell. Et comme les américains ne font pas les choses à moitié, celui-ci a, sans ciller, offert 1,4 milliard de dollars pour racheter le groupe français spécialisé dans les équipements de protection individuelle notamment les fameux masques anti-grippe A. L'offre de 117 euros par action est bien loin de celle formulée par Cinven à 70 euros par action. Rien d'étonnant à ce que ce dernier ait décidé de jeter l'éponge. Forcément avec une prime de 33 % sur le cours actuel de 88 euros, il était un peu difficile de suivre pour le fonds d'investissement. Et difficile aussi pour les actionnaires de faire la fine bouche. Réaction logique à laquelle Honeywell s'attendait sûrement. Est-ce à dire que le groupe américain paie chèrement le prix de sa tranquillité en dissuadant toute tentative de surenchère ? Pas seulement. Le prix reflète celui de l'intérêt stratégique pour le groupe industriel diversifié qui orchestre dans le même domaine que Sperian et entend faire jouer les synergies avec ses propres activités qui comptent celles de Norcross Safety Product. Cette société avait précisément été rachetée en 2008 au nez et à la barbe de Sperian. Enfin, le prix offert est aussi celui de la rareté. Car, un peu comme le dernier des Mohicans, les acteurs encore indépendants dans ce secteur bénéficie d'une prime de rareté. A 117 euros par action, Sperian le valait bien !

 

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