Si les marchés européens avaient plutôt bien résisté lundi aux évènements qui frappent le Japon, notamment grâce au rebond des valeurs bancaires, il en a été tout autrement mardi. Un vent de panique s'est emparé des investisseurs alors que la situation dans les centrales nucléaires du Japon ne cessait de s'aggraver.

Dans le sillage de la chute de la Bourse de Tokyo (-10% pour l?indice Nikkei), l?ensemble des places financières a plongé. A Paris, le CAC 40 a clôturé en baisse de 2,51% à 3.780,85 points.

Si la chute est sévère, le marché parisien a néanmoins limité la casse en fin de journée grâce au repli moins prononcé que prévu des places américaines. Le CAC 40 a chuté jusqu'à plus de 4% en séance, tombant à un plus bas de 3.713,07 points. Il s'agit de sa plus forte baisse depuis le 29 juin 2010, séance au cours de laquelle l'indice avait également perdu 4%. C'est la première fois également que le CAC 40 passe en clôture sous les 3.800 points depuis le 6 décembre dernier. Surtout, avec cette chute, il efface tous les gains qu'il avait accumulés depuis le début de l'année (-0,63%).

Ailleurs en Europe, la tendance a été tout aussi morose. Le Footsie 100 reculait de à la clôture de 1,38%, le Dax30 de Francfort de 3,19% et l'EuroStoxx50 de 2,38%.

A noter qu?aux inquiétudes concernant la situation au Japon, se sont ajoutées les craintes grandissantes autour du Moyen-Orient après l'intervention militaire de l'Arabie Saoudite au Bahreïn. Côté valeurs, l'ensemble des composantes du CAC 40 a terminé la séance dans le rouge.

Les valeurs les plus exposées au Japon

Les valeurs les plus exposées à la paralysie de l'économie japonaise ont été attaquées. Après le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon et face à la crainte d'un accident nucléaire majeur, la production dans de nombreux secteurs risque d'être très durement affectée, des puces-mémoires aux avions en passant par l'automobile et les gadgets électroniques.

Du coup, le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics a décroché de 4,64% à 8,67 euros. Les constructeurs automobiles Renault et Peugeot ont reculé respectivement de 1,64% et de 2,69%. Le géant de l'aéronautique EADS abandonne 2,84% à 18,78 euros.

Les valeurs du luxe ont aussi beaucoup souffert, le Japon représentant un des premiers marchés mondiaux du secteur. Lanterne rouge du CAC 40, PPR chute de 5,29% à 100,20 euros tandis que LVMH est parvenu à limiter ses pertes (-2,2% à 104,25 euros).

La filière nucléaire a été frappée de plein fouet alors que son développement pourrait connaître un coup d'arrêt après le grave accident au Japon. Hors CAC 40, le certificat d'investissement Areva chute encore de 8,56% à 28,80 euros.

Les valeurs qui résistent

Conséquence, les valeurs des énergies renouvelables sont pour leur part plébiscitées. Theolia, le producteur d'énergie éolienne, a grimpé de 14,17% à 1,37 euro. EDF Energies Nouvelles bondit de 4,4%.

Attaqué la veille, Scor a rassuré en annonçant que dans le pire scénario au Japon, les pertes totales du groupe en non-vie, nettes des protections proportionnelles et non proportionnelles, ne dépasseraient pas 185 millions d'euros avant impôts. Le réassureur ne couvre pas les opérateurs de centrales nucléaires en dommages ou en responsabilité civile au Japon. Le titre du réassureur figure parmi les rares valeurs en hausse (+0,03% à 18,60 euros).

Parmi les plus faibles replis sur le CAC 40, on retrouve Saint-Gobain (-0,17% à 40,01 euros) et Vallourec (-0,81% à 71,91 euros).

Devises et pétrole

L'euro face au dollar s'établit à 1,3970 dollar pour un euro.

Sur les marchés pétroliers, le baril de WTI américain s'échange contre 99,99 dollars (-2,2%) et le baril de Brent de la Mer du Nord contre 110,75 dollars (-2,57%).