LVMH s'offre le luxe de séduire encore le marché

Le groupe de luxe a accéléré la cadence au premier trimestre, sa croissance organique étant nettement supérieure aux attentes du marché, malgré la catastrophe naturelle qui a touché le Japon. En Bourse, le titre LVMH grimpe.
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LVMH a vu la progression de ses ventes s'accélérer au premier trimestre malgré le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon le 11 mars, et ce alors que les analystes tablaient sur un tassement de la croissance du géant mondial du luxe. Les ventes du groupe, qui ouvrent le bal des publications du secteur, ont grimpé de 17% à 5,247 milliards d'euros là où les analystes tablaient sur  4,970 milliards.

La croissance organique, elle aussi, a pris les analystes par surprise, affichant un bond en avant de 14% (contre 9% seulement attendus). Cette dernière marque une nouvelle progression par rapport aux 13% des premier et dernier trimestres de 2010.

"Les chiffres sont vraiment excellents, pour toutes les divisions", a commenté un trader auprès de l'agence Reuters, tandis que les analystes de Citi parlent d'un "brillant début d'année".

Le marché ne s'y est pas trompé. A la Bourse de Paris, l'action LVMH grimpe de 4,97% à 115,20 euros à la clôture, signant la meilleure performance du CAC 40. Dans son sillage, les autres valeurs du luxe sont bien orientées : PPR gagne 1,4% et Christian Dior 3,8%.

Le groupe, qui dans son communiqué ne se qualifie plus comme le leader mondial du "luxe" mais préfère le terme moins ordinaire de "produits de haute qualité", ne fait pas de prévisions pour l'exercice en cours. Il évoque un "excellent début d'année" et une "forte dynamique aux Etats-Unis, en Europe et en Asie".

LVMH réalise 9% de ses ventes dans l'archipel nippon, mais pour sa pépite Louis Vuitton, la proportion atteint 16%. Bernard Arnault, PDG de LVMH, avait indiqué devant l'assemblée générale des actionnaires, fin mars, que les ventes du groupe au Japon avaient été principalement touchées dans le nord et l'est du pays et que l'impact de la catastrophe serait finalement "assez limité" sur le groupe.

Redistribution

LVMH précise lundi que ses équipes restent mobilisées pour organiser le retour à la normale dans le pays. De l'avis des analystes, toute l'efficacité logistique du groupe a été mise en oeuvre pour redistribuer les stocks hors du Japon, dans d'autres pays d'Asie, où la demande reste très forte.

Selon les estimations des analystes - LVMH ne publie jamais le chiffre précis des ventes de Louis Vuitton - la marque aux célèbres sacs monogrammés a encore connu une croissance à deux chiffres au premier trimestre. La griffe, qui a profité d'une dynamique qualifiée d'"exceptionnelle" par LVMH, a aussi bénéficié de l'accroissement des capacités de production de la marque grâce à l'ouverture d'un nouvel atelier dans la Drôme.

L'ensemble de la division, qui compte aussi les griffes Marc Jacobs, Fendi, Loewe ou Céline, a vu ses ventes grimper de 13% et dépasser pour la première fois la barre des deux milliards d'euros au premier trimestre.

Les autres divisions ne sont pas en reste et affichent toutes une croissance organique à deux chiffres. Les vins et spiritueux, qui comptent les champagnes Moët et Chandon, Dom Perignon ou Ruinart, ainsi que le cognac Hennessy, ont vu leur croissance organique atteindre 17%, malgré une base de comparaison pourtant très difficile (+20% un an auparavant).

La croissance a atteint 17% dans la distribution sélective (Sephora) et 11% dans les parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain, Givenchy). La palme revient à la division montres & joaillerie (Tag Heuer, Hublot, Fred ou Chaumet), avec un bond en avant de 20%.

Dans la joaillerie, LVMH a franchi une nouvelle étape lui permettant de se hisser dans le trio de tête mondial avec le rachat du joaillier italien Bulgari, pour 4,3 milliards d'euros.

Sous-performance 

Depuis le début de l'année, la valeur abandonne en Bourse 7,5%, en ligne avec le reste du secteur du luxe qui recule en moyenne de 8% sur la période. Elle est plombée par les craintes des conséquences de la catastrophe japonaise et des troubles au Moyen Orient sur les ventes du luxe, et les interrogations sur l'inflation chinoise.

D'autres valeurs du secteur du luxe sont également en baisse. Parmi ses grands concurrents, le suisse Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels) et le français PPR , propriétaire de Gucci, cèdent respectivement 5,6% et 3,5%.

Le groupe commentera son chiffre d'affaires lors d'une conférence téléphonique prévue mardi à 15 heures. Le marché attend des précisions sur le Japon. La catastrophe qui a touché le pays devrait en effet avoir un impact sur les flux touristiques des Japonais. Le groupe est également attendu sur les hausses de prix à venir, dans un environnement marqué par la poursuite du renchérissement des matières premières, ainsi que sur l'état des capacités de production chez Louis Vuitton.

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