Areva lourdement sanctionné par le marché

Le groupe nucléaire a annoncé qu'il allait subir une lourde perte en 2011 en raison d'une provision exceptionnelle de 2,4 milliards d'euros. D'abord suspendue, la cotation du titre a repris en forte baisse pour clôturer sur un plongeon de plus de 5%.
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Lundi noir pour Areva en Bourse. Le titre du groupe public nucléaire a connu une journée agitée alors qu'il dévoilait son nouveau plan stratégique. La cotation du titre a été suspendue dans la matinée dans l'attente d'un communiqué du groupe.

Areva a finalement annoncé dans l'après-midi qu'il enregistrait des provisions pour un montant total d'environ 2,4 milliards d'euros, au-delà des prévisions les plus pessimistes des analystes. Le groupe s'attend à une perte opérationnelle comprise entre 1,4 et 1,6 milliard d'euros au titre de 2011.

La sanction du marché ne s'est pas faite attendre. La cotation du titre a repris sur  un plongeon de 12,69 % avant que l'action ne clôture sur un repli de 5,56%.

 Dans un communiqué, le spécialiste public du nucléaire a ajouté qu'il visait une réduction de ses coûts opérationnels pour un montant total d'économies d'un milliard d'euros en rythme annuel à horizon 2015, ainsi qu'un programme de cessions d'un montant total supérieur à 1,2 milliard d'euros dans le cadre de son plan "action 2016".

Dans le détail, sur les 2,4 milliards de provisions annoncées, 1,5 milliard d'euros environ est lié aux actifs d'Uramin et 150 millions au titre de l'EPR finlandais. Areva a acquis la société minière canadienne Uramin en 2007 pour environ 2,5 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) et doit déprécier cet actif en raison de réserves surévaluées, d'un prix de l'uranium plus bas qu'attendu ou encore de capacités de production qui ne seront finalement pas mises en place.

S'agissant de l'EPR finlandais en cours de construction, Olkiluoto 3, Areva avait déjà dû provisionner 2,6 milliards d'euros afin de faire face aux surcoûts et retards du chantier.

Suppressions d'emplois

La Tribune annonçait ce lundi matin que Luc Oursel, qui a succédé à Anne Lauvergeon à la tête d'Areva le 1er juillet dernier, allait entamer ce lundi son premier bras de fer avec l'Etat. De sources concordantes, son "plan d'action stratégique" destiné à adapter Areva aux conditions de marché post-Fukushima et à enrayer les pertes dues aux dépenses somptuaires de l'ère Lauvergeon, prévoit "le gel des recrutements". Ce qui signifie que les 1.000 à 1.200 départs "naturels" annuels en France (sur un effectif de 28.000 salariés) ne seront pas remplacés.

Si cette mesure est appliquée sur l'ensemble de la période balayée par ce plan (2012-2016), c'est entre 5.000 et 6.000 emplois qui seront ainsi supprimés. De quoi mécontenter les ministres François Baroin et Eric Besson qui avaient convoqué Luc Oursel en urgence le 23 novembre dernier pour lui faire promettre qu'il n'y aurait "aucune suppression de poste, aucun plan de départ volontaire, aucun impact sur les sites français".

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