Il n'y a pas de crise des changes au niveau international !

Les inquiétudes dans les milieux d'affaires au sujet de l'affaiblissement du yen sur le marché des changes se font de plus en plus pressantes. En milieu de semaine dernière, c'est le PDG de Ford, Alan Mulally, qui s'est ainsi ouvertement inquiété de la parité USD/JPY.

En fait, la baisse du yen depuis plusieurs mois fait partie d'une histoire bien plus grande que la presse a résumé sous la terminologie "guerre des monnaies". Cette guerre d'un genre nouveau se réfère à la tentative de plusieurs banques centrales de dévaluer leur devise sur le marché des changes afin de provoquer une hausse des exportations. Puisque tous les pays ne sont pas exportateurs et que le total des exportations nettes globales équivaut à zéro, beaucoup ont souligné que la "guerre des devises" n'aura pour conséquence que la destruction et l'affaiblissement du papier monnaie. En d'autres termes, il n'y aura pas de vainqueur que des perdants.

Ceci est en contradiction directe avec le propos du gouverneur de la FED, Ben Bernanke, qui a affirmé au cours de la semaine dernière devant des étudiants de LSE que les assouplissements quantitatifs (qui entraînent une baisse des devises comme le dollar) sont bénéfiques pour l'économie mondiale et les pays émergents.

Goldman Sachs va dans le sens de Ben Bernanke dans une récente note de recherche, niant au passage l'existence d'une quelconque "crise des changes" au niveau mondial. D'un point de vue global, les politiques expansionnistes permettent en effet une hausse de l'activité dans le pays concerné mais également, en fonction de l'ajustement des taux de change, cela peut permettre de relancer l'activité dans d'autres parties du monde. Par ailleurs, les assouplissements dans un pays font écho à des assouplissements dans d'autres pays, ce qui n'entraîne normalement pas de changement significatif au niveau du taux de change. Enfin, la politique monétaire expansionniste a permis de soutenir les marchés financiers, notamment les actifs à risque comme les actions. Ce n'est ainsi pas une coïncidence si les marchés actions et indices à travers le monde ont connu une hausse ces derniers mois même là où la devise ne s'est pas dépréciée.

Tout ces éléments conduisent à remettre en cause la thèse si abondamment commentée d'une "guerre des devises" internationale.

Pour être convaincu qu'il n'y a justement pas de guerre de ce type, il suffit d'analyser l'évolution récente des actions des entreprises du Nikkei 225. Alors que la politique monétaire nippone est orientée afin de permettre une hausse des exportations, ce qui profite aux entreprises du secteur, on remarque que ce sont les entreprises focalisées sur le marché intérieur qui ont connu les meilleures performances depuis le rallye haussier du Nikkei. Cela n'aurait certainement pas été le cas si les marchés se focalisaient uniquement sur la dépréciation du yen.
 

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