Mieux vaut en rire

Chaque semaine, découvrez les chroniques sur la vie au bureau réalisée par Sophie Peters. Anecdotes, conseils, expériences : pour sourire mais aussi mieux se sentir dans son job.

 

Dans la presse, c'est une tradition. Fêter le 1er avril. Que ce soit avec un canular à l'antenne ou dans les colonnes, c'est tout simplement irrésistible. En interne aussi, nous nous amusons. Ainsi, aujourd'hui dans notre rédaction, la gente féminine a concocté une surprise à ses confrères masculins. Impossible de vous le dire. Ces derniers l'apprendraient à l'heure où ce texte est mis en page. Seul indice : une jolie affichette « La Tribune de la ménagère » en direct d'Issy-les-Moules nous a toutes mis dans la confidence. L'an passé, dans une autre rédaction, certains d'entre nous s'envoyaient des farces sur des OPA imaginaires.

 

Au cas où le moins informé mordrait à l'hameçon. Il y a des études qui racontent qu'en pleine crise, la vie sexuelle des Français est en plein essor. Je me demande si d'autres mesurent l'envie de faire des blagues en entreprise. En tout cas, c'est un bon remède contre le stress. Mais si le rire est le propre de l'homme, c'est moins sûr qu'il soit celui du manager. L'usage de l'humour au bureau reste un exercice périlleux. Et pourtant, il fait souvent partie de la panoplie du cadre « bien dans sa peau ».

 

moult vertus

 

Ses vertus sont nombreuses : faire passer la pilule d'un message délicat, dédramatiser les tensions, prendre du recul, alléger les relations au sein d'une équipe, voire même concilier des personnalités opposées. Dans des univers un peu coincés par un trop-plein de sérieux et de réunionnite aiguë, l'humour redonne de l'humanité et favorise la complicité. Car rire ensemble, c'est partager une part d'intime, c'est échapper à l'univers proprement dit du travail, c'est une façon de créer du lien.

 

Dans ce domaine, nous n'avons pas le monopole de l'aisance. Les Américains avec leur « ice breaker » (littéralement casser la glace) commencent chaque prise de parole par une bonne blague. En France, les managers copient la recette avec un résultat largement inégal. Dans le doute, mieux vaut s'abstenir. Le candidat à la galéjade doit être irréprochable sur le plan du boulot. Sous peine de passer pour un rigolo pas franchement surmené. Attention aussi à l'auditoire. Faire des blagues graveleuses devant un public féminin est largement déconseillé. Là où les Anglo-Saxons nous en imposent, c'est dans l'autodérision. Chez nous, la facilité consiste à se payer la tête du voisin. Rire aux dépens des autres, rien de plus disqualifiant dans un groupe. Il faut dissocier la plaisanterie de la vacherie. À éviter aussi, la sempiternelle histoire. C'est bien connu, les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Mais quand la tension et la nervosité augmentent, le rire reste le meilleur moyen d'éviter de devenir agressif.

 

À ceux qui vous énervent un brin, essayez comme moi de dérider l'ambiance en lançant, tel Bernard Blier dans le film « les Tontons flingueurs » : « Je vais lui montrer qui c'est Raoul. Moi, les malades, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance, et une sévère. Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle. » J'en trouve toujours un pour me donner la réplique.

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