Une femme de projets au service de l'intérêt général

J'ai choisi HEC parce qu'on m'avait dit que je ne pouvais pas y entrer. À la sortie de cette école, je ne songeais pas à faire l'Ena, mais j'avais envie de travailler dans un domaine d'intérêt général. Je suis une enfant de l'école de Jules Ferry et je tiens beaucoup aux valeurs partagées de la République dont le service public est l'illustration la plus symbolique.
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J'ai donc postulé auprès d'entreprises publiques. J'ai adoré le parcours que j'ai pu mener à la SNCF. J'ai eu la chance d'arriver au moment du lancement du TGV. J'ai participé aux premières études clientèle. Ce train qui a modifié la donne de l'aménagement du territoire était complètement révolutionnaire ! J'ai été chef du projet du tunnel sous la Manche. J'ai eu à gérer la gare Montparnasse en pleine transformation au moment du lancement du TGV Atlantique. Je me suis trouvée du jour au lendemain non plus face à des agents de manoeuvre mais à des agents commerciaux. Je suis allée promouvoir le TGV Méditerranée auprès d'élus locaux qui n'étaient pas toujours convaincus....

L'hôpital est enraciné dans une culture du service public tout autant que la SNCF. Il est en pleine transformation. La santé est un secteur d'activité qui passionne tout le monde, un des principaux enjeux d'une nation. Les personnes qui travaillent à l'AP-HP s'inscrivent dans une quête de juste équilibre entre valeurs personnelles et intérêt professionnel. Les professionnels, qui sont excellents, souffrent de travailler dans des organisations en silos. Il faut organiser des processus qui leur permettent de mieux travailler ensemble. J'arrive dans la maison à un moment difficile.

Moderniser l'offre de soins

Avec le vieillissement de la population et l'accélération du progrès médical, la place de l'hôpital dans le parcours de soins est en train de changer. C'est un bouleversement en termes d'organisation. Il faut moderniser l'offre de soins, travailler sur les organisations et trouver des tailles suffisantes. L'AP-HP est une maison extraordinaire, qui fait l'objet de critiques parce qu'elle ne bouge pas assez vite. Il faut que les médecins soient à la manoeuvre de cette nouvelle offre de qualité. Je suis directrice générale de l'AP-HP mais cette institution ne se gouverne pas par autorité hiérarchique mais par la conviction. Celle des médecins est indispensable.

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