Le dollar profite de la hausse de ses rendements à long terme

Le dollar a amplifié sa reprise face à la plupart des grandes monnaies et en particulier l'euro, englué par la crise financière irlandaise. La monnaie unique est au plus bas depuis septembre.
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C'est la double peine pour l'euro. Il est à la fois pris dans la nasse des turbulences irlandaises et le retour de balancier sur le dollar qui a commencé à redorer son blason bien terni dans la phase d'attentisme qui avait précédé l'annonce du nouveau programme d'ssouplissement quantitatif de la Réserve fédérale. Résultat : la monnaie unique a touché hier mardi un nouveau point bas de sept semaines face au billet vert. L'euro a crevé le seuil de 1,35 sur lequel il venait buter. Et ce ne sont pas les déclarations du président de l'Union européenne qui ont apaisé les craintes des investisseurs. Herman Van Rompuy a même mis de l'huile sur le feu en affirmant que la zone euro et l'UE toute entière « ne survivront pas » si les problèmes budgétaires de certains pays ne sont pas résolus, à quelques heures de l'ouverture de la réunion de l'Eurogroupe qui s'annonce fort agité.

Indicateurs favorables

La lourdeur du dossier du Tigre celte a ainsi éclipsé la portée d'un excellent indicateur européen : l'indice de confiance des milieux financiers allemands dans les perspectives de l'économie d'outre-Rhin - le Zew de l'institut éponyme - a grimpé de neuf points en novembre, à la mesure des espoirs qu'ils placent dans l'amélioration de la situation économique de plusieurs pays. Parallèlement, le dollar a bénéficié d'un nouveau flux de nouvelles favorables sur l'économie américaine. Même si les achats de titres américains à long terme par des acheteurs étrangers ont légèrement diminué en septembre, les principaux créanciers des Etats-Unis, la Chine et le Japon, ont tous deux augmenté leurs stocks de dette américaine, a annoncé mardi le Trésor américain.

Les flux nets de capitaux à long terme ont atteint 81 milliards de dollars en septembre, très largement de quoi éponger le déficit commercial des Etats-Unis, lui-même en retrait pour le même mois, à 44 milliards de dollars. En outre, si la production industrielle est restée stable en octobre, la seule production manufacturière a progressé de 0,5 %, sur fond de reprise du taux d'utilisation des capacités, remonté à 74,8 %. La batterie d'indicateurs favorables publiés depuis début novembre a contribué à une tension sur les taux américains à long terme. Le rendement des emprunts d'Etat à dix ans, monté mardi jusqu'à 2,95 %, au plus haut depuis trois mois, est désormais supérieur de plus de 30 points de base au bund allemand de même échéance, contre 10 points avant la publication du dernier rapport sur l'emploi aux Etats-Unis. Cette dégradation qui n'est pas favorable à l'économie américaine - même si elle reflète des anticipations de redressement de l'activité - et qui met en porte-à-faux le « QE2 de la Fed » constitue, en revanche, un atout pour le dollar, par hausse de ses rendements interposée.

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