Les marchés défient à nouveau la zone euro

Les taux des obligations des pays périphériques ont continué à se tendre. Les taux à 10 ans portugais, grec et irlandais sont à leur plus haut depuis la création de l'euro.
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Les regains de tension sur les marchés obligataires européens n'ont pas faibli mardi malgré le succès des émissions grecques et espagnoles. Alors que se profile le sommet de vendredi, où sera discutée une solution « globale » à la crise de la zone euro, les titres de dette irlandais, portugais, espagnols et surtout grecs ont poursuivi leur repli.

Evoluant en sens inverse des prix, le taux des obligations à 2 ans grecques a grimpé de 45 points de base à 16,37 %, stationnant toujours à son plus haut niveau depuis le 7 mai dernier, tandis que le taux à 10 ans hellénique bondissait de 50 points pour atteindre un nouveau record depuis l'entrée du pays dans la zone euro de 12,84 %.

Au lendemain de la dégradation de sa notation financière à B1 par l'agence Moody's, Athènes a pourtant émis avec succès 1,625 milliard d'euros de titres à 6 mois.

Placement privé

Le taux d'emprunt de la Grèce a certes augmenté à 4,75%, contre 4,64% lors de l'opération du 15 février, tandis que le ratio de couverture de la demande des investisseurs a baissé de 4,5 à 3,6 fois les montants proposés.

« C'est un bon résultat, en particulier si l'on prend en compte les pressions grandissantes sur le papier grec », souligne Chiara Cremonesi, stratégiste taux chez UniCredit, qui ajoute que la Grèce n'avait placé que 390 millions d'euros le 15 février. Incapable d'émettre de la dette à long terme depuis près d'un an, le gouvernement grec a par ailleurs annoncé qu'il envisageait d'emprunter via un placement privé 3 milliards de dollars, principalement auprès d'Américains d'ascendance grecque.

Mise sous « perspective » négative par Fitch vendredi dernier, l'Espagne s'est également refinancée ce mardi via un placement par syndication. Les 4 milliards d'euros de titres à 15 ans devaient êtres placés avec une prime de 14 points de base par rapport à la souche d'échéance juillet 2025, soit un taux de 5,99%. A la veille de l'émission à 2 ans du Portugal, qui sera suivie jeudi et vendredi par des placements à court terme et long terme italiens, cet afflux d'émissions a poussé vers le haut l'ensemble des taux des pays « périphériques ». Malgré la solide demande des investisseurs lors du placement de l'Espagne, qui a dépassé 7 milliards d'euros, le taux à 10 ans espagnol a grimpé de 9 points à 5,47%, un plus haut depuis le 31 janvier. Le taux irlandais a atteint un nouveau record depuis l'entrée du pays dans la zone euro, à 9,57 %, tandis que le taux portugais a progressé de 6 points à 7,62%, tout proche du record de 13 ans de 7,63% établi le 10 février.

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