Crédit immobilier : comment les emprunteurs compensent pour l'instant la hausse des taux

Le Crédit Logement n'a pas détecté de freins à l'activité. Plusieurs facteurs expliquent que la hausse des taux soit encore indolore pour l'emprunteur.
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Comme les autres observateurs l'ont fait depuis plusieurs mois déjà, l'Observatoire Crédit Logement/CSA, paru ce mercredi, a constaté la remontée des taux des crédits immobiliers depuis novembre dernier. « Un rythme qui ne constitue pas encore un frein à l'activité », estime Patrick Lepescheux, directeur général délégué de Crédit Logement. Le nombre de crédits accordés, bien qu'en baisse, reste d'ailleurs encore soutenu (lire ci-dessous).

Durées d'emprunt allongées

De fait, il semble que les acquéreurs soient parvenus, pour l'instant, à compenser la hausse des taux. D'abord en rallongeant la durée d'emprunt. Cette dernière est ainsi passée de 211 à 215 mois en un an (voir illustration). Et même 217 mois durant le mois de mars. « L'évolution est rapide, note Michel Mouillart, maître de conférence. Mais le potentiel de relèvement des durées n'est pas encore épuisé. »

Ce n'est pas une surprise, le rallongement est encore plus significatif du côté des primo-accédants : dans le neuf, la durée d'emprunt a augmenté de 9 mois et, dans l'ancien, de 5 mois.

Les acquéreurs déjà propriétaires, eux, ont pu profiter de la hausse des prix pour augmenter leur apport personnel grâce à la revente de leur bien. Le taux d'apport personnel est ainsi passé de 21,8 % à 22,8 % entre les premiers trimestres 2011 et 2010.

Des acquéreurs plus riches....

Plus surprenant, le revenu moyen annuels des acquéreurs a également augmenté (61.100 euros en moyenne, contre 59.700 euros en 2010) permettant de compenser une partie du renchérissement des taux, soit une hausse des revenus de 2,34 %. Un chiffre en phase avec les dernières statistiques d'Hewitt sur l'augmentation des salaires (dans les entreprises privées uniquement) de 2,6 % en 2010. Autre facteur qui pourrait expliquer le phénomène : les ménages moins aisés ont renoncé - ou ne peuvent plus - acheter, ce qui tire vers le haut les revenus moyens des acquéreurs ayant franchi le pas.

Montée en puissance du PTZ

Dernier élément, enfin, l'apparition du PTZ+, un prêt gratuit consenti par l'État aux primo-accédants en vigueur depuis le 1er janvier. « Le PTZ+ est monté en puissance tout le trimestre, constate Michel Mouillart. En début d'année, certains établissements n'étaient pas encore prêts à le distribuer. Il n'a donc pas encore donné sa pleine mesure. »

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