
Yascha Mounk ne supporte plus le silence des progressistes et universalistes face aux zélateurs de la « synthèse identitaire », expression qu'il préfère au mot wokisme. Dans Le Piège de l'identité, il s'interroge : que s'est-il passé pour qu'une partie de l'élite de gauche veuille limiter la liberté d'expression ? Pour que des universités inculquent à leurs étudiants que parce qu'ils sont blancs ils sont racistes ? L'auteur revient sur la genèse de cette pensée et explique son exceptionnelle viralité.
En enfer
En moins de dix ans, elle est passée des amphithéâtres aux réseaux sociaux en passant par les médias et les entreprises. Ce qui est terrifiant, c'est la paralysie qui frappe une grande partie de l'opinion - intellectuels compris - face aux promoteurs de cette synthèse, la sidération et la peur de répondre sous peine d'être banni du monde des gens qui « pensent bien ». Si l'intention est louable - la lutte contre les inégalités -, la réponse apportée par le wokisme mène la gauche en enfer. Il faut donc apprendre à lui répondre. Mounk reprend chacun de ses grands thèmes : théorie du point de vue, appropriation culturelle, séparatisme progressiste, etc., et explique comment répliquer... sans devenir réactionnaire. Il prouve que les réponses à la synthèse identitaire existent, elles sont au cœur de nos démocraties libérales et de leurs valeurs universelles. Un essai pédagogique et nécessaire.
Le piège de l'identité - Comment une idée progressiste est devenue une idéologie délétère, Yascha Mounk, Éditions de l'Observatoire, 560 pages, 24 euros.
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