Grèce : le nouveau plan de soutien met à contribution les investisseurs privés

En échange d'une rigueur accrue d'Athènes, le deuxième plan d'aide accordé par l'Europe et le FMI pourrait atteindre de 60 à 100 milliards d'euros.
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Pour tenter de sauver la Grèce de la banqueroute, la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) a adressé vendredi un signal fort. Au terme d'un long mois de négociations avec Athènes, les créanciers internationaux ont accepté de débloquer la cinquième tranche de l'aide de 110 milliards d'euros accordée en 2010 et de lancer un nouveau plan de soutien spectaculaire : selon le quotidien allemand « Der Spiegel » à paraître ce lundi, son montant pourrait dépasser les 100 milliards d'euros, alors qu'on parlait ce week-end de 60 à 85 milliards d'euros. Cette rallonge colossale s'expliquerait par la volonté de l'Europe d'assurer le monitoring financier de la Grèce jusqu'en 2014. Et de mettre les bouchées doubles pour éloigner le spectre terrifiant d'une faillite de l'État grec, toujours dans l'incapacité d'emprunter à moyen et long terme sur les marchés, et synonyme de contagion dans la zone euro.

L'Allemagne, jusqu'à présent très réticente à venir en aide aux pays du sud de l'Europe menacés de banqueroute, s'impose comme la grande gagnante de ces négociations. La première économie de la zone euro a réussi à imposer une rigueur accrue à Athènes. Malgré la révolte de son peuple contre une telle austérité, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou s'engage à économiser 6,4 milliards d'euros et à accélérer le programme de 50 milliards d'euros de privatisations.

Une condition de l'Allemagne

Désormais quasiment placée sous tutelle internationale, la Grèce est-elle sauvée de la faillite ? Le test viendra de la réaction des investisseurs privés qui sont appelés à participer au soutien du pays. Cette mesure qui évite le spectre d'une restructuration lourde assortie de pertes en capital met la pression sur le secteur financier pour qu'il renouvelle ses prêts à la Grèce. Concrètement, les détenteurs des obligations grecques qui arriveront à échéance de 2012 à 2014 seront invités, sur la base du « volontariat », à les échanger contre de nouveaux instruments de dette à une échéance rallongée de sept ans. Ce mécanisme, appelé « roll over » dans le jargon financier, avait été évoqué par Nicolas Sarkozy au sommet du G8 de Deauville. Selon Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, il s'agit d'une condition posée par l'Allemagne, qui semble prendre le leadership de la gouvernance de la crise de la dette de la zone euro depuis la chute du très influent Dominique Strauss-Kahn.

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