Aéroports de Paris est un "actif stratégique", dit Borne

reuters.com  |   |  546  mots
Aeroports de paris est un actif strategique, dit borne[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Aéroports de Paris est un actif stratégique et toute décision concernant la cession d'une partie du capital possédé par l'Etat dans cette entreprise sera prise à cette aune-là, a déclaré dimanche la ministre des Transports, Elisabeth Borne.

Interrogé lors du Grand jury RTL-Le Figaro-LCI, elle a par ailleurs confirmé que l'Etat ne cèderait pas les parts qui lui restent dans le capital de l'aéroport de Toulouse-Blagnac (10%), à la demande des collectivités locales.

Elisabeth Borne a réaffirmé qu'aucune décision n'avait été prise à ce stade en ce qui concerne Aéroports de Paris.

"Je n'ai pas entendu qu'on ait annoncé la privatisation d'ADP", a-t-elle expliqué. "Le gouvernement a annoncé qu'il réfléchissait à des cessions de participations pour (...) financer l'innovation dont notre économie a besoin."

"Ensuite, on regarde au cas par cas", a-t-elle ajouté. "C'est un actif vraiment stratégique pour les connexions entre la France et le reste de la planète. Donc, de toute façon, ça ne peut se faire que par la loi."

"Le contrôle d'ADP, sa régulation, le fait que les investissements dont on a besoin soient réalisés, c'est distinct de la propriété du capital mais la décision n'est pas prise."

Elisabeth Borne a assuré que le rôle stratégique d'ADP serait préservé.

L'Etat est aujourd'hui majoritaire dans ADP avec 50,63% du capital de cette entreprise qui construit, aménage et exploite les plateformes aéroportuaires de la région parisienne.

Priée de dire si le gouvernement tenait à ce qu'ADP reste français en cas de cession d'une partie du capital détenu par l'Etat, elle a simplement répété : "C'est un actif stratégique."

L'ETAT GARDE 10% À TOULOUSE

Un décret promulgué le 14 mai 2014 par le ministre de l'Economie d'alors, le socialiste Arnaud Montebourg, a étendu la notion d'actifs stratégiques aux domaines de l'eau, de la santé, de l'énergie, des transports et des télécommunications.

Dans ces domaines, les investissements étrangers sont soumis à autorisation des pouvoirs publics.

"Il y a de très beaux investisseurs en France, dont je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas être actionnaires (d'ADP)", a dit la ministre des Transports.

Vinci s'est notamment dit intéressé par une montée au capital d'ADP () mais Elisabeth Borne a souligné que d'autres groupes pouvaient être intéressés, sans les nommer.

Ce débat intervient alors que 49,99% des parts de la plate-forme aéroportuaire toulousaine ont été cédées en 2015 à Casil Europe, actionnaire privé issu du consortium chinois Symbiose, pour 308 millions d'euros.

A partir du 18 avril, l'Etat aura un an pour décider d'exercer ou non une option de vente sur les 10% de capital qui lui restent dans la société de gestion de l'aéroport toulousain.

Mais selon la ministre des Transports, la décision prise, face aux craintes des collectivités locales qui se répartissent les 40% restant, est de ne pas vendre.

"C'est une discussion qui a lieu avec les collectivités qui sont directement concernées", a-t-elle dit. "Les collectivités ne souhaitaient pas que ces parts soient cédées et donc on entend les collectivités. C'est dans ce sens que l'Etat ne cèdera pas ces 10%."

(Emmanuel Jarry)