Macron en visite d'État à Washington la semaine prochaine

reuters.com  |   |  533  mots
Le president americain joe biden et le president francais emmanuel macron lors du sommet du g7[reuters.com]
(Crédits : Lukas Barth)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron est attendu à Washington la semaine prochaine dans le cadre d'une rare visite d'État visant à discuter, notamment, de l'amitié franco-américaine et de l'impact sur l'industrie européenne de la loi sur la réduction de l'inflation de Joe Biden.

L'abandon par Canberra, il y a plus d'un an, du pacte Aukus avec la France sur la fourniture de sous-marins, au profit d'une alliance avec Washington et Londres, a mis à mal les relations franco-américaines. Les deux pays devraient cependant faire preuve d'unité face aux menaces communes que représentent la Russie et de la Chine.

Les Européens estiment que la loi américaine sur la réduction de l'inflation (IRA) et les subventions massives accordées aux fabricants américains qui en découlent, pourraient encore plus pénaliser leurs industries, déjà ébranlées par les prix élevés de l'énergie.

Emmanuel Macron tentera de convaincre les États-Unis qu'il est dans leur intérêt de ne pas affaiblir les entreprises européennes à un moment où les alliés occidentaux sont confrontés à une concurrence économique intense de la part de la Chine.

Le chef de l'État tentera de négocier des exemptions pour les entreprises européennes sur le modèle de celles que le Mexique et le Canada ont déjà obtenues, selon un conseiller présidentiel français.

La France peut demander d'être exemptée d'un certain nombre de ces droits ou limites mais "il faut qu'on se pose la vraie question : quelle mondialisation avons-nous devant nous ?", a déclaré dimanche sur France 3 le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui fera partie de la délégation française à Washington.

"La Chine privilégie ses productions chinoises, l'Amérique privilégie ses productions américaines, il serait peut-être temps que l'Europe privilégie ses productions européennes", a-t-il ajouté.

Les questions énergétiques figureront également en bonne place dans les discussions à la Maison Blanche, la France espérant stimuler la coopération en matière d'énergie nucléaire.

Emmanuel Macron souhaite que la France construise davantage de réacteurs nucléaires, mais elle est confrontée à des problèmes de corrosion dans ses centrales vieillissantes.

EDF a fait appel à des centaines de travailleurs spécialisés, notamment des soudeurs du fabricant américain de centrales nucléaires Westinghouse, pour aider à résoudre les problèmes et éviter les pannes de courant en Europe cet hiver.

Emmanuel Macron se rendra également en Louisiane, où le géant pétrolier TotalEnergies possède un important terminal de gaz naturel liquéfié. Le président, qui s'est plaint du prix élevé des exportations de gaz américain, a annoncé qu'il aborderait cette question avec Joe Biden.

"Les États-Unis sont producteurs d'un gaz peu cher qu'ils nous vendent cher", a-t-il déclaré aux industriels français le 8 novembre. "En plus de cela, ils ont pris des dispositifs d'aides d'Etat massives sur certains secteurs qui sortent complètement de nos projets du marché".

"J'irai donc avec beaucoup d'amitié et l'esprit d'allié en visite d'Etat à Washington (...) pour plaider simplement la possibilité d'une remise à niveau", a-t-il ajouté.

(Version française Kate Entringer)