Le Kosovo déposera une demande d'adhésion à l'UE d'ici la fin de l'anné, selon la présidente

reuters.com  |   |  474  mots
Photo d'archives : election parlementaire au kosovo[reuters.com]
(Crédits : Florion Goga)

TIRANA (Reuters) - La présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, a annoncé mardi que son pays soumettrait une demande d'adhésion à l'Union européenne d'ici la fin de l'année, s'engageant à participer aux pourparlers parrainés par Bruxelles avec la Serbie pour résoudre les différends en suspens.

"Je vais l'annoncer aujourd'hui ici devant tous les dirigeants de l'UE : le Kosovo soumettra sa demande d'adhésion à l'UE d'ici la fin de l'année", a déclaré Vjosa Osmani à son arrivée au sommet UE-Balkans à Tirana.

Cinq États des Balkans occidentaux - l'Albanie, la Bosnie, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie - sont à des stades différents du processus d'adhésion à l'UE. Mais le Kosovo, qui a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, n'a pas encore posé sa candidature.

Belgrade et Pristina se sont engagés en 2013 dans un dialogue parrainé par l'UE pour résoudre les questions en suspens, mais peu de progrès ont été réalisés. L'accord avec le Kosovo reste l'une des principales conditions préalables à l'adhésion de la Serbie à l'UE.

"Nous pensons que le dialogue mené par l'Union européenne et pleinement soutenu par les États-Unis d'Amérique est le seul moyen d'avancer vers un accord final centré sur la reconnaissance mutuelle", a déclaré Vjosa Osmani.

Le président serbe Aleksandar Vucic a également exprimé son engagement en faveur de pourparlers parrainés par l'UE avec le Kosovo.

"Mais en même temps, nous devons protéger nos intérêts conformément à la constitution", a dit Aleksandar Vucic. La constitution serbe considère que le Kosovo fait partie intégrante de la Serbie.

La Serbie a perdu le contrôle du Kosovo en 1999 après 11 semaines de frappes aériennes de l'Otan visant à mettre un terme au massacre et à l'expulsion des Albanais dans le cadre d'une contre-insurrection serbe.

Les tensions entre la Serbie et le Kosovo se sont récemment exacerbées lorsque les autorités de Pristina ont décidé de remplacer les plaques d'immatriculation dans les régions où l'ethnie serbe est majoritaire par des plaques émises par les autorités du Kosovo, avant de trouver un accord en novembre.

"Nous avons toujours encouragé le dialogue entre Belgrade et Pristina, qui doit se dérouler en toute bonne foi pour les deux parties", a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

"Si cette question n'est pas résolue - et pour qu'elle le soit, les deux parties doivent faire un pas en arrière - il sera difficile de faire les progrès nécessaires concernant l'achèvement de l'intégration des Balkans occidentaux dans la famille européenne", a-t-il ajouté.

(Reportage Sabine Siebold à Berlin, Fatos Bytyci à Tirana, Ingrid Melander et Ivana Sekularac ; Version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)