France/Retraites : Le gouvernement ferme sur les 64 ans malgré la forte mobilisation

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Le ministre francais du travail, olivier dussopt, lors d'une conference de presse a paris[reuters.com]
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PARIS (Reuters) - Le gouvernement reste ferme mercredi sur son projet de porter l'âge de départ à la retraite à 64 ans, au lendemain de l"acte 2" de la mobilisation contre la réforme des retraites, qui a réuni quelque 1,27 million de personnes dans la rue à travers le pays, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

La CGT, qui a qualifié la mobilisation d'"historique", a avancé de son côté le chiffre de 2,8 millions de manifestants à travers le pays.

Sur France 2, le ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion Olivier Dussopt a reconnu une forte mobilisation mais revendiqué le caractère nécessaire de la réforme et un besoin de pédagogie.

"La mobilisation est importante, ça doit nous amener à toujours continuer à expliquer, à essayer de convaincre", a-t-il dit.

Présenté le 10 janvier, le projet de réforme du gouvernement suit son cours et est arrivé lundi en commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale, ouvrant une autre bataille politique avec l'opposition, la gauche et l'extrême droite étant opposées au projet.

"J'appelle le gouvernement et le Parlement à comprendre qu'on ne peut pas faire passer une réforme qui concerne le monde du travail contre le monde du travail", a déclaré Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, interrogé sur RTL, à l'attention du gouvernement.

"Entendez que cette mesure d'âge n'est pas du tout acceptée", a-t-il ajouté.

"Sur le point central de cette réforme, on ne tombera pas d'accord mais on peut continuer à l'enrichir ensemble", a affirmé de son côté le ministre de l'Action et des Comptes publics Gabriel Attal, sur France Inter.

"Nous sommes à l'heure des choix, le débat parlementaire a commencé, et on voit bien que l'alternative proposée par les oppositions c'est un augmentation massive des impôts pour payer les retraites", a-t-il ajouté.

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui privilégie une hausse des cotisations sociales pour améliorer le système actuel, a dénoncé un langage trouble qui vise à avancer des hausses d'impôts pour "faire peur".

Pour le dirigeant syndical, le gouvernement est responsable de la mobilisation en refusant de changer de cap et il a renouvelé ses appels à des grèves reconductibles.

"Le gouvernement minimise le mécontentement, il va falloir passer à la vitesse supérieure", a dit Philippe Martinez sur France Inter.

L'intersyndicale a appelé mardi à deux nouvelles journées de mobilisation nationale les mardi 7 et samedi 11 février.

(Avec Jean-Stéphane Brosse, rédigé par Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)