La BCE a encore du chemin à faire dans la remontée de ses taux d'intérêt

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Photo d'archives de la presidence de la bce, christine lagarde[reuters.com]
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

FRANCFORT (Reuters) - L'inflation dans la zone euro reste trop élevée, ce qui rend nécessaire un nouveau resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), même si les hausses de taux passées commencent à porter leurs fruits, a déclaré jeudi la présidente de l'institution Christine Lagarde.

"L'inflation est trop élevée et devrait le rester trop longtemps", a-t-elle dit lors d'un événement organisé à Hanovre.

"C'est pourquoi nous avons relevé les taux d'intérêt au rythme le plus rapide jamais enregistré et nous avons clairement indiqué qu'il nous restait du chemin à parcourir pour ramener les taux d'intérêt à des niveaux suffisamment restrictifs", a-t-elle ajouté.

Le resserrement de la politique monétaire de la BCE, qui a relevé ses taux de 375 points de base depuis juillet 2022, a entraîné une forte hausse des taux bancaires mais la BCE ignore dans quelle mesure la transmission de sa politique va s'intensifier, a déclaré Christine Lagarde.

"Nous devons donc poursuivre notre cycle de hausses de taux jusqu'à ce que nous soyons suffisamment confiants dans le fait que l'inflation est sur la bonne voie pour revenir à notre objectif (de 2%) en temps voulu", a-t-elle poursuivi.

Alors que de nombreux membres de la BCE ont déjà mis sur la table une hausse des taux en juillet, après celle attendue dans deux semaines, certains économistes ont fait valoir que les derniers chiffres de l'inflation pourraient justifier une pause dès ce mois-ci.

Ce n'est toutefois pas le scénario principal des investisseurs, qui prévoient toujours deux autres hausses de taux.

Si la hausse des prix a ralenti un peu plus fortement que prévu en mai et que l'inflation sous-jacente s'est également tassée, celle-ci reste toujours près de trois fois supérieure à l'objectif.

"Il n'y a pas de preuve évidente que l'inflation sous-jacente a atteint son maximum", a souligné Christine Lagarde. "Les marchés du travail de la zone euro sont tendus et les salariés disposent d'un pouvoir de négociation considérable, qu'ils commencent à utiliser" pour récupérer la perte de pouvoir d'achat.

(Balazs Koranyi; version française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse)