PARIS (Reuters) - La ministre des Transports Elisabeth Borne a estimé lundi que la nomination d'un nouveau PDG à la tête d'Air France-KLM d'ici la rentrée était prioritaire, avant toute discussion sur un éventuel rapprochement avec AccorHotels.
"C'est vraiment ça la priorité: un nouveau PDG qui pourra définir la stratégie d'entreprise et c'est à l'aune de cette stratégie qu'on pourra apprécier le projet industriel", a-t-elle dit sur LCI. "Pour l'instant, la priorité c'est un nouveau dirigeant, les liens capitalistiques c'est dans un second temps", a-t-elle ajouté.
"L'objectif c'est qu'il puisse y avoir un nouveau dirigeant à la rentrée", a-t-elle en outre déclaré.
Par la voix de Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, l'exécutif a dit lundi son intérêt dans l'émergence d'un projet industriel "qui a sans doute des approches intéressantes" après la confirmation par AccorHotels de son intérêt pour la part de l'Etat dans le capital de la compagnie.
Air France-KLM est déstabilisée depuis la démission le 7 mai de son PDG Jean-Marc Janaillac, également président d'Air France, après le rejet par référendum de l'accord salarial qu'il avait proposé au personnel de la compagnie française.
Anne-Marie Couderc a été nommée le 15 mai aux côtés d'un triumvirat de dirigeants pour assurer un intérim à la tête du groupe, sur fond de crise sociale.
L'intersyndicale, à l'origine des 15 jours de grève au coût évalué à près de 400 millions d'euros pour Air France, prévoit de se réunir vendredi à l'issue d'entretiens bilatéraux des syndicats représentatifs de la compagnie avec la présidente non exécutive.
"Mme Couderc nous a répété qu'elle n'avait pas de mandat et nous lui avons rétorqué que, nous, on en avait un", a dit à Reuters Sandrine Techer, secrétaire générale adjointe du SNPNC.
Christophe Malloggi, secrétaire général de FO chez Air France, a dit espérer qu'Anne-Marie Couderc ferait une demande spécifique au conseil d'administration pour pouvoir négocier.
"En l'absence d'annonce, on sera obligé de mettre un peu plus la pression", a-t-il dit.
Priée de dire si les décisions de l'intersyndicale pourraient se traduire vendredi par l'annonce de nouvelles journées de grève, Sandrine Techer a répondu à l'affirmative.
"Les raisons de notre mobilisation n'ont pas changé. On est toujours sur la même revendication", a-t-elle ajouté, faisant référence à la demande de négociation sur la base d'une augmentation de 5,1% des salaires pour 2018.
(Julie Carriat et Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)