Un ouvrier intérimaire tué le 3 mai par une bobine de cuivre de 5 tonnes dans l'usine Nexans de Lens ; deux salariés grièvement brûlés, le 9 juin, après l'inflammation de solvants à l'usine Décapages Emballages Métalliques de Chauny, dans l'Aisne ; un salarié de la société Endel décédé après une chute le 11 juin sur le chantier de l'EPR de Flamanville.... En quelques semaines, la liste est longue des accidents graves survenus à des salariés durant leur travail.

Pourtant, les entreprises agissent. Beaucoup ont mis en place des plans d'amélioration pour sensibiliser les équipes et traquer la moindre dérive. Ainsi Nexans, qui se dit « traumatisé » par le drame de Lens, « est engagé depuis trois ans dans un programme mondial de renforcement de la sécurité sur tous ses sites », indique Jean-Claude Nicolas, son directeur de la communication. Mais se hisser au niveau des meilleurs reste difficile. L'outil industriel, même s'il est régulièrement entretenu, est souvent ancien en France. Un constat qui a incité le gouvernement à décréter un plan de modernisation, « un chantier tellement vaste que les industriels vont avoir besoin d'aide », estime Xavier Touffut responsable d'opérations au sein de Bureau Veritas.

Quant aux intérimaires et aux sous-traitants, qui paient souvent un lourd tribut, les dirigeants assurent faire le maximum pour les former et les sensibiliser. Mais avec l'externalisation croissante de mutiples activités, parfois à risques, ces salariés sont de plus en plus nombreux sur les sites.

Beaucoup reste à faire, donc. Mais la volonté est là. Dans les grands groupes comme dans les PME. Dans ces dernières, « on constate moins de pression du corporate, moins de méthodologie interne. Mais le niveau de sensibilisation des dirigeants est équivalent à celui des grands groupes », assure Xavier Touffut. Alors les résultats devraient suivre.