Des incertitudes à court terme mais des fondamentaux solides

Les contraintes de politique monétaire risquent de peser sur les performances de ces places très dynamiques sans pour autant remettre en cause leur statut de destination privilégiée des investisseurs.
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Si les marchés émergents n'ont plus à démontrer leur potentiel à long terme, sur un horizon plus limité, ils pourraient connaître, après plus de 14 % de hausse l'an dernier, une désaffection passagère selon plusieurs analystes. « Nous sommes désormais plus prudents à l'égard de cette classe d'actifs », expliquait par exemple fin décembre l'équipe d'ING : « Ceci est essentiellement imputable à la hausse de l'inflation en Chine. Elle devrait accroître les pressions pesant sur la banque centrale pour que cette dernière relève les taux et supprime les importants stimulants monétaires des deux dernières années. »

Certes, ces experts ne s'attendent pas à ce que la croissance chinoise soit freinée de manière excessive, mais le fait que les investisseurs soient cramponnés aux décisions des autorités monétaires chinoises laisse, à leurs yeux, augurer une période d'incertitude. Sans compter que l'empire du Milieu n'est pas le seul à se retrouver confronté à cette problématique inflationniste.

Dans de nombreux autres pays émergents, les banques centrales vont continuer cette année de devoir arbitrer entre la nécessité de freiner la hausse des prix et l'afflux de liquidités et celle de maintenir leur devise à un niveau compétitif afin de stimuler leurs exportations. Ce dilemme pourrait conduire certains pays à mettre en place de nouvelles mesures peu amènes pour les investisseurs. Comme au Brésil, où l'idée d'un relèvement de la taxe actuelle de 2 % sur les flux de capitaux étrangers est évoquée.

La problématique du ralentissement de la croissance dans les pays développés et de son impact sur les émergents devrait également rester à l'ordre du jour. Les secteurs cycliques représentent 35 % de l'indice MSCI Emerging Markets et bon nombre des entreprises qu'ils abritent pourraient pâtir de pressions sur leurs marges si la demande devait rester déprimée dans les pays matures. En 2010, déjà, les secteurs défensifs avaient eu la faveur des investisseurs. Au même titre que les petits pays (la Turquie, la Thaïlande notamment) moins dépendants des exportations et tournés vers un marché domestique dynamique. « Il est possible qu'après le parcours qu'ils ont eu, ces petits marchés marquent le pas », prévient-on chez Edmond de Rothschild AM. « Les obstacles à court terme pourraient conduire les marges à se réduire et les multiples à se contracter.

Cependant, ce scénario devrait favoriser les entreprises disposant de positions de marché défensives, présentant une croissance stable de leurs chiffres d'affaires et à même d'accroître leurs marges. souligne-t-on chez The Boston Company.

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