Abu Dhabi continue de s'armer face à la menace iranienne

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À Abu Dhabi, tout est calme malgré la révolte à 427 kilomètres de là, à Manama au Bahreïn. Dans la capitale des Émirats arabes unis (UAE), rien ne change. Luxe et bling-bling font toujours aussi bon ménage dans les palaces et les lieux à la mode d'Abu Dhabi. C'est ici que tous les grands industriels de la défense se sont donné rendez-vous à l'occasion de la dixième édition du salon de l'armement IDEX, inauguré dimanche et qui est devenu l'un des plus importants au monde. Plus de 1.000 exposants (1.060), venus du monde entier, rivalisent pour tenter de séduire avec leurs matériels (chars, navires, missiles, avions de combat...) les richissimes mais aussi très exigeants dirigeants émiriens.

Il est vrai que les UAE ont un programme d'acquisitions dans le domaine de la Défense, qui aiguise les appétits. Ils sont déjà prêts à mettre plus de 20 milliards de dollars sur la table pour s'offrir 60 Rafale de l'avionneur Dassault Aviation (10 milliards), le système de missiles américain Thaad (7 milliards), 30 hélicoptères d'attaque américains Apache (5 milliards), 16 hélicoptères de transport américain Chinook (2 milliards), 12 avions de transports américain C-130J (1,6 milliard) et 48 avions d'entraînement italiens M-346 (1,2 milliard). Excusez du peu.

Cette politique d'acquisitions tous azimuts n'est pas liée aux événements actuels dans le Golfe... même si les responsables politiques sont très attentifs à ce qui se passe dans la région, notamment à Bahreïn. C'est bien sûr l'Iran, en face des Émirats et à portée de missiles, qui fait surtout peur. D'où cette volonté de s'équiper avec des matériels sophistiqués dotés des dernières technologies pour tenter d'équilibrer le déséquilibre des forces en présence. Mais la stratégie à moyen-long terme des Émirats est de se doter d'une industrie de défense performante, capable de rivaliser avec les groupes occidentaux. « Ils y arriveront, assure un industriel qui connaît bien la région. Le seul obstacle, c'est le problème démographique ». Car les Emiriens de souche ne représentent qu'environ 15 % de la population (4,6 millions d'habitants).

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