Ce qui est pris est pris ! Voici en substance ce que peut se dire le gouvernement, ce matin, alors que la croissance a atteint 7% en 2021 selon l'Insee. Il s'agit de la plus forte croissance annuelle enregistrée depuis plus de 50 ans en France, et une des plus importantes d'Europe. Un chiffre bien supérieur aux estimations établies par le gouvernement qui, tablait plutôt sur 6,25%. Un niveau également au-dessus des prévisions avancées par la Banque de France, pariant sur 6,7 %.
Bien entendu, il y a un effet rattrapage après le plongeon de 8% enregistré en 2020. Mais 2021 a été marquée par la reprise, plus forte qu'escomptée. Au quatrième trimestre, la croissance s'est maintenue malgré Omicron, à 0,7%. L'activité a dépassé son niveau d'avant crise dès l'été 2021, bien avant les autres pays européens.
A l'approche de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron sera ravi d'afficher ces bons résultats.
Et tant pis, si ces niveaux de production de richesse n'ont été possibles que grâce au fameux quoi qu'il en coûte, et à la palette d'aides mises en place par le gouvernement tout au long de cette année. Car, ce résultat n'a pas été sans conséquence sur les finances publiques. Le déficit s'est creusé et la dette publique avoisine aujourd'hui les 113 % du PIB. Au total, l'État aura encore dépensé l'an dernier un peu plus de 60 milliards d'euros, selon les chiffres donnés récemment par le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt, au prix d'un déficit public qui avoisine les 7%.
Les nuages au-dessus de 2022
En revanche, 2022, devrait être plus nettement plus nuancée. Les problèmes d'approvisionnement sont loin d'être terminés, les tensions restent fortes sur les chaînes de production, l'envolée des tarifs de l'énergie, les difficultés de recrutement .... Autant d'éléments qui peuvent ternir la reprise, en ralentissant les investissements.
Sans oublier, la situation sanitaire, qui malgré le déploiement du vaccin, n'est pas encore complètement stabilisée. La reprise pleine et entière de certains secteurs - comme le tourisme, l'hôtellerie, restauration, l'aérien- se fait attendre, bousculée par l'arrivée régulière de variants de Covid.
Aussi, pour de nombreux économistes, la croissance va se tasser, plutôt autour de 3,5 %