Christel Heydemann à la tête d'Orange : un bon signal pour la féminisation des instances dirigeantes

La France féminise peu à peu les instances dirigeantes des entreprises. Mais ce mouvement est encore beaucoup trop lent. Reste que si l'on prend les 120 plus grosses entreprises cotées en Bourse, au SBF 120 .... Il n'y a que 14 femmes dirigeantes ! Souvent les femmes restent cantonnées dans des rôles de numéros deux ou trois. Analyse.
Fanny Guinochet
En France, les femmes accèdent encore très lentement aux postes de direction
En France, les femmes accèdent encore très lentement aux postes de direction (Crédits : Istock)

Christel Heydemann vient d'être nommée à la tête d'Orange. En succédant à Stéphane Richard, elle n'est que la seconde femme à diriger actuellement une société du CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris. Orange compte 140 000 salariés dans le monde - dont 80 000 en France-, et pèse 42 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

A 47 ans, Christel Heydemann va rejoindre Catherine Mac Gregor, la directrice générale d'Engie ...Une troisième femme intégrera ce club très fermé, en juillet prochain : Estelle Brachlianoff qui deviendra la nouvelle directrice générale de Veolia. Aucune d'entre elles, ne cumule les fonctions de directrice générale et de présidente.

Lire aussi 7 mnLes grands défis de Christel Heydemann, la nouvelle patronne d'Orange

A peine 14 femmes dirigeantes à la tête d'entreprises du SBF 120

 Reste que si l'on prend les 120 plus grosses entreprises cotées en Bourse, au SBF 120 .... Il n'y a que 14 femmes dirigeantes ! Souvent les femmes restent cantonnées dans des rôles de numéros deux ou trois.

La France a pourtant fait changer les choses grâce à une loi, votée il y a 10 ans, la loi Copé Zimmerman. Ce texte impose un quota de 40 % de femmes au sein des conseils d'administration et de surveillance des grandes et moyennes entreprises. Une contrainte législative qui a permis de porter de 13 à 46 % de femmes en une décennie. Soit un véritable progrès. Ce texte a eu le mérite de faire voler l'entre-soi très masculin de ces instances.

Mais, c'est loin d'être suffisant. Car les femmes sont encore les grandes absentes des conseils exécutifs, (les Comex), mais aussi des comités de direction (Codir). Autrement dit, les lieux de décisions les plus stratégiques, où se concentrent le pouvoir mais aussi les enjeux les plus rémunérateurs.

Les rares patronnes présentes dans ces cénacles vous expliquent que la confiance envers elles n'est pas acquise.

Une nouvelle loi pour tenter de briser le plafond de verre

En décembre dernier, les parlementaires ont voté une nouvelle loi, dite loi Rixain, - du nom de la députée de l'Essonne à l'origine du texte - pour renforcer la place des femmes dans les entreprises de plus de 1 000 salariés - les plus fermées-. Ces dernières devront inclure dans les instances dirigeantes au moins 30 % de femmes d'ici 5 ans, et même 40 % d'ici 2030.

Si l'instauration de quotas est discutable, cela reste une solution qui a fait ses preuves. Auditionnée en 2021 sur ce sujet par l'Assemblée nationale, Christine Lagarde, patronne de la BCE,  assurait par exemple : "que sans quotas, il faudrait attendre 140 ans pour atteindre la parité".

La loi Rixain impose par ailleurs, la publication annuelle des écarts de représentation entre les sexes aux postes à hautes responsabilités. A compter du 1er mars 2023, les écarts éventuels de représentation seront rendus publics sur le site internet du ministère du Travail. La volonté de ce texte est de ne pas se concentrer uniquement sur des postes de commandement mais sur toute la chaîne, et de construire un vivier de talents.

Les sociétés auront deux ans pour se conformer à la loi, sans quoi elles s'exposeront à des amendes.

Cette loi Rixain vise aussi à aider les femmes à mieux accéder à l'autonomie financière et bancaire, ou encore à réduire les inégalités salariales, en ajoutant des obligations à l'index d'égalité professionnelle Penicaud.

Des écarts de salaires encore très importantes

Malgré un taux de réussite dans l'enseignement supérieur plus élevé que les garçons, les filles restent moins payées. Selon Insee, les femmes salariées du secteur privé gagnent en moyenne 16,8 % de moins que les hommes en équivalent temps plein, c'est-à-dire pour un même volume de travail. Et pour elles, l'écart s'accroît avec le nombre d'enfants, alors que la présence d'enfants n'a aucune incidence sur la carrière des hommes. De fait, leur progression professionnelle est souvent ralentie, ce qui a des conséquences sur leur retraite. La retraite des femmes est en moyenne 42 % inférieure à celle des hommes.

Malgré ces piètres résultats, la France est l'un des pays où les femmes sont les plus présentes dans l'économie... et où la féminisation des instances dirigeantes est l'une des plus avancées, devant l'Allemagne ou l'Italie. Il n'empêche, notre pays y gagnerait à progresser sur ce sujet.

Fanny Guinochet

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Commentaires 17
à écrit le 30/01/2022 à 22:38
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On a déjà au moins une femme à la tête d'une des plus prestigieuses entreprises industrielles françaises. AREVA par exemple, Bon d'accord, avec elle la société a fait faillite et a disparu...simple détail.

le 31/01/2022 à 18:02
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Vous avez quel âge et/ou quel niveau ? homme nul ça ne dérange pas.. un Carlos Ghon par exemple ( il y en a pléthore mais siyons bref ) jamais on ne lirait qu'il est nul parce que homme.. une femme si.. dire qu'il y a encore du boulot est lassant..

le 31/01/2022 à 18:02
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Vous avez quel âge et/ou quel niveau ? homme nul ça ne dérange pas.. un Carlos Ghon par exemple ( il y en a pléthore mais siyons bref ) jamais on ne lirait qu'il est nul parce que homme.. une femme si.. dire qu'il y a encore du boulot est lassant..

à écrit le 30/01/2022 à 9:43
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De toute façon, elle ne peut pas faire pire que Stéphane Richard ... Orange bank une catastrophe, Sosh....a quoi cela sert?? à part brouiller les pistes. Un service client ultra laborieux pour avoir satisfaction. Une politique tarifaire très discuta...

à écrit le 30/01/2022 à 9:39
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On peut prendre le principe à l'envers plutôt que de faire comme si ce monde des affaires était le monde merveilleux qu'il fallait atteindre, peut-être qu'aussi les femmes, clairvoyantes, n'ont pas envie de tremper dans ce milieu hein tout simplement...

à écrit le 30/01/2022 à 5:25
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Peu importe le genre: pour l'entreprise, son personnel et ses clients, le patron doit être à la hauteur. Les femmes sont majoritaires dans le monde, et, la mécanisation aidant, elles apportent au monde, sans conteste, le réalisme dont elles font preu...

le 30/01/2022 à 9:13
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Votre commentaire c'est du en même temps, peu importe le genre mais si se sont des femmes c'est mieux, quand a la guerre les femmes de Daesh étaient aussi cruelles que les hommes.

le 30/01/2022 à 9:24
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Discours écoféministe woke typique. Ces dames vous auraient elles déjà déconstruit, à l'instar de Rousseau avec son mari ?

à écrit le 29/01/2022 à 21:21
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...et la parité avec les transsexuelles ?

à écrit le 29/01/2022 à 20:19
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Parce que, selon vous, on aurait finalement le droit de prendre en compte le sexe des candidats lors d'un recrutement, du moment qu'ils s'agit d'une femme ?

à écrit le 29/01/2022 à 17:48
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... et on a encore rien vu ! : on ne devrait pas tarder à avoir une dame à la tête d'EDF aussi. Puisque son boss est en grave pétard avec l'actionnaire majoritaire.

à écrit le 29/01/2022 à 17:47
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C'est le signe plutôt d'un abiassement des valeurs de la société. Seul le mérite et les résultats comptent.

le 31/01/2022 à 18:17
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Oh !!!! Vous croyez 2 secondes à ce que vous venez de dire ? Sérieux ? Bon cette femme issue du privé ( j'ai pas lu son cv ) semble pas moins compétente qu'un autre non ? Ah moins que vous eussiez eu été sur les rangs ? Donc vu que le genre mascul...

le 31/01/2022 à 18:17
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Oh !!!! Vous croyez 2 secondes à ce que vous venez de dire ? Sérieux ? Bon cette femme issue du privé ( j'ai pas lu son cv ) semble pas moins compétente qu'un autre non ? Ah moins que vous eussiez eu été sur les rangs ? Donc vu que le genre mascul...

à écrit le 29/01/2022 à 17:08
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L'image de la femme avec les cheveux longs et non contraints, c'est vraiment ringard, à l'opposé des "femmes libérées".

à écrit le 29/01/2022 à 17:03
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C'est inquiétant ça, quand on regarde l'image au fond il y a un type qui semble comprendre son écran et là elles sont deux assez stupéfaites. Surement pour nous inculquer la notion d'égalité brune/blonde. Ah les banques d'images.

à écrit le 29/01/2022 à 16:36
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A quand des quotas de personnes issues de l'immigration ou handicapées? Il faut pousser le raisonnement beaucoup plus loin.

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