LA TRIBUNE DIMANCHE - Un projet de loi concernant les plateformes de location saisonnière, dont Airbnb, est en discussion. Qu'en pensez-vous ?
EMMANUEL MARILL - L'univers des locations de courte durée est déjà très réglementé dans le monde, en France en particulier. Une quinzaine de dispositifs différents existent, dont celui de la compensation qui permet de lutter efficacement contre la spéculation. Ils fonctionnent très bien, à condition d'être réellement mis en place par les communes concernées : 4 000 villes ont la possibilité dans notre pays de les utiliser, mais seules 250 l'ont fait à ce jour comme Paris, Toulouse, La Baule...
Est-ce une réponse à d'éventuels abus ?
La spéculation, c'est-à-dire des personnes qui achètent un bien immobilier spécifiquement pour cette activité, reste extrêmement limitée. Comme le démontre une étude récente réalisée pour Airbnb par PwC, puisque 92 % des meublés de tourisme en France sont loués de manière occasionnelle par leurs propriétaires, qui y vivent, pour compléter leurs revenus ou rénover leur logement. En moyenne, l'an dernier, ils en ont tiré un revenu supplémentaire avant impôt de 4 000 euros. En période de tensions sur le pouvoir d'achat, ce n'est pas négligeable.
La crise du logement s'aggrave. Ce nouveau texte permettrait-il de la réduire ?
Cette crise, comme tous les acteurs du secteur le savent, est multifactorielle. Certaines mesures proposées au sein de cette nouvelle réglementation interrogent, surtout quand il s'agit de résidences principales. Passer de cent vingt jours par an à quatre-vingt-dix ne contraindra personne à déménager ou à vendre son bien. Et ne résoudra en rien les problématiques de logements rencontrés par certains territoires.
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